International

Des combattants de Daesh «sont passés en contrebande» en Europe

Les trafiquants de migrants en Méditerranée permettent aux terroristes de Daesh d’atteindre l’Europe en les transportant dans leurs bateaux, estime Abdul Basit Haroun, un conseiller du gouvernement libyen dans une une interview à la BBC.

D'après le conseiller du gouvernement libyen, des terroristes se cachaient au milieu des réfugiés venus de Libye qui essaient d’atteindre la côte italienne. Les opérations des contrebandiers sont contrôlées par Daesh qui encaisse la moitié de leurs bénéfices et envoie ses combattants en Europe dans ces bateaux.

Cette tactique a un succès croissant car on ne peut pas distinguer les terroristes des vrais réfugiés. «L’Etat islamique utilise les bateaux pour les combattants qu’il veut envoyer en Europe car la police européenne ne sait pas qui est un membre de Daesh et qui est un réfugié normal», a averti Abdul Basit Haroun.

Alors que les experts confirment qu’il est très difficile de vérifier l’exactitude de ces allégations, le conseiller se base sur les conversations qu’il a eues avec des trafiquants dans les régions d’Afrique du Nord contrôlées par les terroristes. De plus, les gouvernements italien et égyptien ont déjà averti qu’il était possible que Daesh se livre à de telles opérations.

Les quotas sont loin de faire l'unanimité

Une thèse qui inquiète au moment où l’Europe connaît une crise de migrants sans précédent et où l’Italie peine à contenir l’afflux incessant de réfugiés venus de la côte libyenne. En outre, la proposition de la Commission européenne d’introduire des quotas à l’échelle communautaire, c’est-à-dire de répartir ces immigrés de manière équitable entre les différents pays membres de l’Union européenne (UE) ne permet pas d'atteindre un compromis.

En savoir plus : la France apporte sa contribution à la dispute migratoire

La France, par exemple, par la voix de son Premier-ministre était la dernière à s’opposer fermement à l’introduction d’un système de quotas qui contrevient à la politique française d’immigration traditionnelle. Cette proposition «n’a jamais correspondu aux propositions françaises», a déclaré Manuel Valls hier à Menton.

Le Royaume-Uni et la Hongrie sont aussi de grands opposants à ce projet et elles ont à plusieurs reprises exprimé leur répugnance à accueillir de nouveaux réfugiés dans leurs pays. A l’autre bout du spectre, l’Allemagne et l’Italie, qui accueillent déjà le plus grand nombre de demandeurs d’asile, sont très favorables à la proposition de la Commission européenne.

Des chiffres record

De manière générale, l’opposition à cette proposition de la Commission européenne provient de chiffres encore jamais vus : selon les estimations de l’ONU, au moins 60 000 migrants ont déjà essayé de traverser la Méditerranée depuis le début de l’année. La plupart d'entre eux vient d'Afrique du Nord, région touchée par les différents printemps arabes et l'intervention de l'OTAN en Libye qui ont joué un rôle très important pour expliquer l'afflux actuel de migrants.

Pour la moitié d’entre eux, la tentative a échoué mais quelque 33 000 réfugiés ont atteint l’Italie et essayent de rester en Europe. Cela représente une hausse de 15% par rapport à la même période en 2014. Et aujourd’hui, personne n’est en mesure de dire combien d’entre eux sont des membres présumés de Daesh.  

La présidente des migrations internationales du Centre pour la confiance, la paix et les relations sociales, Heaven Crawley, estime que l’Union européenne s’est créé des problèmes dès qu’elle a décidé de renverser le régime libyen, elle doit donc assumer maintenant la crise migratoire actuelle.