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Un sous-marin nucléaire britannique heurte un navire de commerce près de Gibraltar

Un des sous-marins de classe Astute de la marine britannique, le HMS Ambush, a fait une escale d’urgence à Gibraltar après être entré en collision avec un navire marchand. La Royal Navy a déclaré que son réacteur nucléaire n’avait pas été touché.

L’incident a eu lieu dans la nuit du 20 au 21 juillet à 1h30. Selon la Royal Navy, le sous-marin HMS Ambush menait des exercices dans le cadre des manœuvres internationales en Méditerranée, auxquelles les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni participent. Les raisons de la collision n’ont pas encore été révélées. L’enquête est toujours en cours.

Le sous-marin n’a pas été endommagé, mais les experts ont décidé de l’examiner à quai pour des raisons de sécurité.

HMS Ambush est un sous-marin nucléaire de 7 400 tonnes et de 97 mètres, doté de missiles d'attaque terrestre Tomahawk et de torpilles. Sa construction a coûté au gouvernement britannique plus de 1,32 milliard d’euro.

L’incident a eu lieu 24 heures après la décision du parlement britannique de moderniser sa marine nucléaire. Le 19 juillet, une large majorité de la Chambre basse (472 députés contre 117) a voté en faveur de ce projet.

Le coût du renouvellement est estimé à 40 milliards de livres, soit 47 milliards d’euros. «Il n’existe pas de force nucléaire de dissuasion bon marché», a répondu aux critiques le Premier ministre, Theresa May.

Les premières discussions sur la nécessité de renouvellement de la marine britannique ont vu le jour après l’interview du lanceur d’alerte, William McNeilly, qui avait dévoilé à RT de terribles failles de sécurité dans le programme nucléaire britannique Trident.

Ingénieur en armement, il aurait servi de janvier à avril 2016 à bord de HMS Victorious. Il a affirmé qu’un nombre important de failles sécuritaires et techniques du porteur de missiles Trident rendaient vulnérable la force de dissuasion nucléaire du Royaume-Uni face à des attaques terroristes qui seraient potentiellement capables d’«exterminer le peuple britannique et de détruire le pays».

Au printemps, la Royal Navy a entamé une enquête motivée par le rapport de McNeilly, mais qualifiant ses déclarations de «subjectives et infondées», et ajoutant que les sous-marins ne sortaient pas en haute mer s’ils n’étaient pas sûrs.

L'incident a fait réagir l'ONG de défense de l'environnement Ecologistes en Action, qui a dénoncé jeudi un manque d'informations.

«Nous ne savons pas où s'est produite la collision, où est le navire (de commerce), s'il s'agissait d'un cargo, d'un pétrolier, s'il a une fuite», s'est plaint un porte-parole, Antonio Muñoz. Il a précisé ne pas savoir non plus s'il existait un risque de fuite radioactive.

En 2000, un autre sous-marin britannique, le HMS Tireless, avait dû faire une escale non programmée à Gibraltar, après la détection d'une fissure dans le système de réfrigération de son réacteur nucléaire, entraînant de vives inquiétudes sur le «Rocher» et dans la région.

Sa présence avait provoqué des manifestations et un regain de tensions entre Madrid et Londres.

L'Espagne réclame depuis des décennies le retour sous sa souveraineté de Gibraltar, territoire rocheux de 7 km2 à l'extrême sud de la péninsule ibérique qu'elle a cédé aux Britanniques en 1713.

En savoir plus : «Une catastrophe nucléaire à retardement»: la Royal Navy lance une enquête sur un rapport WikiLeaks