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La Turquie bloque WikiLeaks après la publication de 300 000 emails du parti d’Erdogan

Après la «purge» qui a suivi le coup d’Etat en Turquie, le site WikiLeaks a publié une première et importante partie des emails et documents appartenant aux membres du parti au pouvoir en Turquie, l’AKP, dirigé par Recep Tayyip Erdogan.

Dans la nuit du 19 au 20 juillet, la plateforme WikiLeaks a diffusé sur Twitter un lien vers une base de données comprenant 294 548 emails et «plusieurs milliers» de pièces jointes émanant de 762 adresses liées au nom de domaine appartenant à l'AKP, akparti.org.tr. Les hackers précisent que toutes les données ont été obtenues avant la tentative de coup d'Etat en Turquie.

«Nous avons vérifié que les données et leurs sources n’avaient pas de lien avec les éléments derrière la tentative de coup d'Etat, un parti rival ou un Etat», peut-on lire sur le site de Wikileaks qui avait déjà déclaré n'être ni pour ni contre le gouvernement d’Erdogan et vouloir simplement montrer «la vérité».

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La réaction d’Ankara ne s'est pas faite attendre. Le gouvernement turc a bloqué l’accès à un lien sur son territoire. WikiLeaks, pour sa part, a appelé les hackers, notamment des systèmes TorBrowser et uTorrent, à l’aider à partager ces données en Turquie. 

Peu avant, le site avait annoncé via Twitter que sa plateforme avait été la cible d'attaques nourries, faisant allusion à une potentielle implication de l'Etat turc qui aurait cherché à l’empêcher de publier. Les attaques semblent, en outre, se poursuivre, les internautes ayant des problèmes à ouvrir le lien mis à disposition par le site. WikiLeaks assure néanmoins être en mesure de «gagner la bataille».

Le message le plus récent a été envoyé le 6 juillet, une semaine avant le coup d’Etat, tandis que le plus ancien remonte à l’année 2010.

Auparavant, l'organisation avait annoncé ses intentions de mettre en ligne environ 500 000 documents sur la «structure du pouvoir politique» en Turquie. La deuxième partie des emails devrait être publiée dans les semaines à venir.