Fallait-il abattre le responsable de l'attaque à la hache dans un train près de la ville de Wurtzbourg ? Le débat enfle en Allemagne, certaines personnalités politiques arguant que c'était inévitable, d'autres estimant qu'il aurait été préférable de l'arrêter vivant.
Pour le responsable du parti conservateur CSU, les choses sont claires «la protection des victimes doit primer sur la protection des auteurs d'un crime. Nous remercions les forces de l'ordre, sans qui une autre effusion de sang aurait pu se produire»
Mais ce n'est pas l'avis de Renate Künast, figure de la gauche et des Verts allemands. Sur son compte Twitter, si elle déplore cette attaque, elle critique aussi le choix des forces de l'ordre allemande d'abattre l'assaillant lorsqu'il prenait la fuite : «C'est un événement tragique et nous pensons aux blessés. Mais pourquoi ne pas avoir tenté de l'arrêter ? Cela pose des questions»
Le compte officiel de la police bavaroise ne s'est pas privé de lui répondre que ce n'était absolument pas le moment pour ce type de questions déplacées. L'ancienne ministre écologiste a rétorqué qu'elle ne faisait que de poser une question, et nullement une affirmation.
Le tweet de Renate Künast lui a rapidement valu les critiques et les foudres des autres internautes, à commencer par la responsable du parti AFD, hostile à l'immigration, qui écrit sur le réseau social : «Allemagne en 2016 : Protection des coupables à la place de la protection des victimes. Incompréhensible»
D'autres internautes expriment leur colère contre les propos de l'ancienne ministre écologiste, comme celui-ci, qui montre qu'il «bloque» la ministre pour ne plus voir apparaître ses tweets.
«Les policiers ont fait usage de la légitime défense, Renate Künast est en plein déni de réalité» écrit un autre :
La classe politique française dénonce l'islamisme et appelle à la solidarité franco-allemande
En France, le Front National et la Droite ont rapidement évoqués cet attentat, soulignant la nationalité afghane du responsable de cette attaque et pointant du doigt la politique migratoire d'Angela Merkel. Aucun responsable politique de gauche ne s'est exprimé sur les réseaux sociaux à ce sujet pour l'instant.
Le Front National a été le parti le plus prompt à réagir : dès deux heures du matin, Marion Maréchal Le Pen publie un message sur son compte Twitter. «L'horreur continue» écrit-elle, comme pour souligner la continuité avec l'attaque au camion à Nice du 14 juillet.
Le sénateur frontiste Stéphane Ravier, comme sa collègue parlementaire du Sud de la France, souligne la nationalité afghane de l'agresseur et pointe du doigt la politique migratoire d'Angela Merkel, favorable à l’accueil des migrants.
Pour Gabriel Robin le responsable du collectif Culture du Front National, l'Europe est passée d'une terre de «tourisme» à une terre «de terrorisme».
Le maire de Béziers Robert Menard, plutôt proche du FN, souligne quant à lui la religion musulmane du terroriste afghan.
A droite, les réactions sont plus rares. La député des Bouche-du-Rhône Valérie Boyer appelle à la solidarité internationale pour combattre le terrorisme.
Eric Ciotti de son côté écrit sa solidarité avec l'Allemagne, et appelle à une généralisation des contrôles biométriques pour les étrangers extra-européens.
Les internautes français, entre peur et colère
Sur les réseaux sociaux, c'est d'abord de la solidarité avec les allemands et les victimes que les internautes ont voulu témoigner. Les hashtag #Allemagne et #PrayForGermany sont parmi les plus utilisé en France et dans le monde ses dernières heures.
Quelques jours après l'attentat de Nice, où 84 personnes ont perdues la vie, c'est aussi la peur qu'expriment bon nombre d'internautes. Beaucoup soulignent cet enchaînement morbide de mauvaises nouvelles dans l'actualité.