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Europe de l’Est : l’OTAN déploie 30 000 hommes dont 5 000 en tant que force de réaction rapide

Les forces de réaction de l'OTAN en Europe de l’est atteindront 30 000 hommes contre 13 000 actuellement. C’est ce qu’a annoncé son secrétaire général avant une rencontre des ministres de la Défense de l’alliance à Bruxelles.

La plupart des troupes de la Force de réaction de l'OTAN serait déjà prête à s’installer le long des frontières russes.

« J’attends un consentement des ministres sur plusieurs aspects d’un ensemble d’accords qui renforcent notre défense collective », a annoncé le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg à la veille d’une rencontre des 28 ministres de la Défense des membres de l’Alliance au siège de l’OTAN à Bruxelles.

Le Royaume-Uni a déjà dévoilé son plan de déploiement de 1 000 militaires et quatre avions de chasse multirôles Typhoon qui doivent joindre la Force de réaction en Europe de l’Est.

5 000 militaires constitueront l’avant-garde de la force et seront répartis entre six centres de commandement en Europe de l’Est avec environ 50 officiers seulement dans chacun.

« C’est une réponse aux agissements de la Russie observés ces derniers temps qui s’accorde parfaitement avec nos obligations internationales », a déclaré Jens Stoltenberg devant les journalistes.

Les six unités stationnées en Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne et Roumanie sont supposées renforcer rapidement la zone « en réponse à une quelconque menace russe », a rapporté Reuters.

« La violence s’aggrave toujours et la crise s’approfondit en Ukraine. La Russie continue à négliger les règles internationales et à soutenir les séparatistes », a dit le secrétaire général à la presse à la veille de la rencontre des ministres.

En cas de nécessité, la force de réaction rapide peut être déployée en deux jours. Les 25 000 autres militaires peuvent être opérationnels en une semaine.

En septembre dernier, l’Ukraine, la Pologne et la Lituanie se sont mis d’accord sur la création d’une force militaire conjointe (LitPolUkrBrig) qui coonduira ses premiers exercices en 2015. Le parlement ukrainien a ratifié le document mercredi.

La brigade consiste d’environ 4 500 militaires (3 500 Polonais, 545 Ukrainiens et jusqu’à 350 Lituaniens), elle est officiellement destinée à devenir la force de maintien de la paix de l’ONU et de l’UE ou, dans le cas d’une rupture de la paix, à former la base d’un groupe de combat de l’OTAN dans les régions aux frontières de la Russie.

La création de la brigade internationale suscite des préoccupations quant à ses possibles objectifs, a indiqué le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch lors d’une conférence de presse aujourd’hui.

Le conflit d’Ukraine étant déjà très internationalisé, le fait de rajouter des forces armées conjointes est absolument contreproductif et augmenterait les risques dans la région, a mis en garde Loukachevitch.

L’alliance a considérablement augmenté sa présence militaire en Europe de l’Est l’année passée en citant pour prétexte la menace que présenterait la Russie au vu de la crise en Ukraine.

Aujourd’hui, malgré le fait que l’OTAN a suspendu toute coopération militaire avec la Russie en 2014, l’alliance conserve toujours des canaux de communication avec les autorités russes « pour les contacts politiques », a rapporté Stars and Stripes.

Une rencontre est prévue samedi 7 janvier entre le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la conférence de sécurité annuelle de Munich.