Turquie : les multiples mesures d’Erdogan contre l'opposition n’ont pas réussi à empêcher le putsch

Turquie : les multiples mesures d’Erdogan contre l'opposition n’ont pas réussi à empêcher le putsch© Andreas Rosar Source: AFP
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Victime d’une tentative de coup d’Etat le 15 juillet, le président turc avait pourtant bien essayé de faire taire la contestation dans son pays, visant notamment ses opposants, les journalistes critiques et même son propre gouvernement.

L’opposition muselée

En novembre 2015, 57 partisans du rival d’Erdogan, Fethullah Gulen, accusé par Ankara d’être derrière la tentative de putsch, avaient été arrêtés pour leur appartenance à un mouvement politico-religieux que le pouvoir considère comme terroriste.

Cette opération coup de poing survenait après que de nombreux fonctionnaires militaires avaient été traînés devant les tribunaux par le gouvernement, qui les accusait de préparer un coup d’Etat.

Parmi les opposants, les Kurdes membres de formations d’opposition comme le Parti démocratique des peuples ou le Parti des travailleurs du Kurdistan, sont parmi les premières victimes de la répression. Ainsi, des raids aériens menés par l’armée nationale ciblent régulièrement des Kurdes se trouvant au-delà de la frontière, en Irak et en Syrie afin de combattre Daesh.

Perquisitions en chaîne dans les médias critiques

Si les opposants ne sont pas les bienvenus dans la Turquie d’Erdogan, les médias leur donnant la parole non plus. En octobre 2015, la chaîne Bugün TV, réputée pour offrir une tribune à l’opposition, a ainsi fait les frais d’une perquisition musclée, officiellement au motif d’irrégularités financières.

Le rédacteur en chef d’un magazine politique d’opposition, Nokta, Cevheri Güven et le directeur de publication Murat Capan, ont eux aussi été interpellés par la police après des perquisitions dans leur bureau. Ils ont été accusé de «tentative de renverser le gouvernement par la force».

Cette affaire rappelait celle, survenue un peu plus tôt, du journal d’opposition Cumhuriyet. Can Dündar, rédacteur en chef et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, avaient tous deux été inculpés pour «espionnage» et «divulgation de secrets d'Etat» le 26 novembre 2015.

Au sein même du gouvernement, des nominations stratégiques

Le dernier remaniement gouvernemental survenu le 22 mai 2016 en Turquie indique elle aussi la volonté de renforcer les pouvoirs mis dans les mains de Recep Tayyip Erdogan.

Ainsi, c’est Binali Yildirim, membre de la garde rapprochée du président, qui a été nommé nouveau Premier ministre, après que son prédécesseur Ahmet Davutoglu a fait savoir qu’il ne renouvellerait pas son mandat, en raison de désaccords politiques avec son supérieur.

Début juin, le président de la Turquie avait signé un projet controversé de loi permettant de priver les députés de leur immunité parlementaire. Selon les détracteurs du texte, le gouvernement ouvrait ainsi la voie à des poursuites contre les opposants.

Des poursuites contre les critiques à l’étranger

Enfin, même à l’international, Erdogan semble avoir du mal à accepter les critiques. Ainsi, le sketch satirique du comédien Jan Böhmerman diffusé sur la chaîne allemande ZDF, dans lequel il insultait le dirigeant turc, n’avait pas été du goût d’Ankara.

En effet, le gouvernement turc a entamé des poursuites contre le comique devant la justice allemande pour outrage à un chef d’Etat étranger.

Malgré ce processus de renforcement du pouvoir d’Erdogan, l’opposition est toujours bien présente dans le pays, comme en témoigne la tentative de coup d’Etat, avortée, qui s’est déroulée dans la soirée du 15 juillet.

Lire aussi : Putsch manqué en Turquie : une partie de l’armée s'est soulevée contre le président Erdogan 

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