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La police allemande lance un raid contre les «discours de haine» sur le net… même en privé

Les autorités allemandes ont conduit le 13 juillet une opération d’envergure contre une soixantaine d’individus accusés d’avoir violé les lois sur les propos haineux dans un groupe privé sur Facebook. Une première outre-Rhin.

A l’aube, dans 14 des 16 Länder allemands, les policiers ont mené une opération inédite. Ils ont investi les domiciles d’une soixantaine de citoyens accusés d’avoir violé la loi. Leurs propos sur un groupe Facebook privé les ont mis dans le viseur des autorités. Il serait notamment question d’apologie du nazisme.

L’Office fédéral des investigations criminelles (BKA) a joué un rôle majeur dans la conduite de cette campagne. Son but est de «définitivement affronter la forte progression du radicalisme verbal qui apparaît sur internet».

Depuis décembre 2015, le BKA gère une unité composée de membres de polices locales et fédérale. Elle a pour but de mener à bien le projet «Taclons les publications haineuses».

La police bavaroise dit avoir observé régulièrement ce type de publications dans un groupe Facebook secret entre les mois de juillet et novembre 2015. Ce sont ces observations qui ont déclenché la mise en place de l’unité spéciale coordonnée par le BKA.

De fréquentes apologies du nazisme, saillies antisémites et autres opinions illégales alimentaient les conversations de ce groupe, rapporte le BKA. En Allemagne, les auteurs de ce genre de discours sont passibles d'une peine de trois ans de prison.

Facebook très critiqué

«Le raid d’aujourd’hui montre clairement une chose. La police allemande est déterminée à lutter contre les discours de haine sur le net», a déclaré le chef du BKA, Holger Münch.

«Les paroles de haines ne sont pas autorisées à empoisonner le débat public. Les attaques sur les habitations de migrants sont souvent le résultat d’une radicalisation qui débute sur le web», a souligné l'intéressé.

Facebook est très critiqué en Allemagne. Le réseau social créér par Mark Zuckerberg est accusé de ne pas faire assez pour empêcher la propagation des «discours de haine». Le géant a dû faire face à plusieurs actions judiciaires et le ministre de la Justice, Heiko Maas, a appelé à une meilleure modération sur le site.