«La propagande du terrorisme est incompatible avec la liberté de la parole. Si les organisateurs de l’exposition, consacrée aux terroristes, expliquent leur démarche par le fait que les Kurdes luttent contre une autre organisation terroriste, Daesh, nous leur conseillons d’ouvrir des expositions consacrées au Front Al-Nosra, au Hezbollah et au régime de Bachar el-Assad», a déclaré Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc, dans une interview donnée à l’agence de presse turque Anadolu. Il réagissait à l’ouverture d’une exposition, au Parlement européen, consacrée au Kurdes de Syrie distan syrien dans laquelle on peut voir des membres du Parti de l'union démocratique (PYD).
«Nous avons du mal à comprendre quel est l'objectif du Parlement européen en faisant l’apologie du PYD», a-t-il poursuivi, précisant qu’il valait mieux adopter une position unie dans la lutte contre le terrorismes. D’après lui, en effet, le PYD n’est que la prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu’Ankara tient pour une organisation terroriste.
Le conflit entre les autorités turques et les représentants du peuple kurde a des racines historiques. Après la première guerre mondiale, la population kurde constituait une minorité importante de la population de la Turquie, plus de 20%, mais le gouvernement a proscrit l’utilisation de la langue kurde et a commencé à exercer des répressions à l’encontre de cette minorité.
La première insurrection du peuple kurde menée par le PKK a eu lieu en août 1984. Depuis 2004, Ankara s’est même mis à bombarder les bases kurdes situées sur le territoire irakien. Le 21 mars 2013, l’ancien chef du PKK, Abdullah Ocalan a été condamné à la prison à vie. Mais malgré l’annonce du cessez-le-feu qui aurait dû faire baisser les tensions à partir de juillet 2015, les autorités turques continue à discriminer la population kurde.
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