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La justice israélienne va enquêter sur Benjamin Netanyahou pour des transferts financiers douteux

Le procureur général israélien a ordonné ce dimanche 10 juillet «l'examen» d'une affaire de blanchiment d'argent à grande échelle dans laquelle le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, serait impliqué.

«Après avoir reçu des informations concernant, entre autres, le Premier ministre», le procureur général israélien Avichaï Mandelblit a ordonné «d'examiner la question», a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué. «Nous soulignons qu'il s'agit d'un examen et non d'une enquête criminelle», précise-t-il.

Le ministère de la Justice n'a pas fourni davantage de détails sur les raisons de sa démarche, mais des médias ont fait état de soupçons sur un transfert d'argent.

«Comme dans toutes les précédentes affaires» visant le Premier ministre, «on ne trouvera rien parce qu'il n'y a rien», a réagi l'un des ses porte-paroles.

Benjamin Netanyahou a récemment reconnu avoir reçu de l'argent du magnat français Arnaud Mimran qui a écopé le 7 juillet d'une peine de 8 ans de prison pour une escroquerie à la taxe carbone d'un montant de 283 millions d'euros.

En mai, un rapport critique du contrôleur de l'Etat se penchait sur les voyages en avion de Benjamin Netanyahou et de sa famille entre 2003 et 2005 lorsqu'il était ministre des Finances, pointant du doigt de possibles conflits d'intérêt. 

Ce n'est pas la première fois qu'un Premier ministre israélien est confronté à la justice : Ehud Olmert, le prédecesseur de Benjamin Netanyahou en poste de 2006 à 2009, avait fait l'objet de six enquêtes. Après avoir échappé à la justice dans le cadre d'accusations de trafic d'influence, il a été inculpé en 2009 pour fraude, abus de confiance, enregistrement de faux documents et dissimulation de revenus frauduleux. En 2010, il a été reconnu comme le principal suspect dans une affaire de pots-de-vin et en 2012, il a été condamné à un an de prison avec sursis et 75 300 shekels (15 000 euros) d'amende pour des faits de corruption.

En 2010, l'ancien président israélien Moshe Katzav avait été reconnu coupable du viol de deux de ses collaboratrices à l’époque où il était ministre du Tourisme, dans les années 1990. L'ancien chef d'Etat est emprisonné depuis 2011, où il purge une peine de sept ans.