France

Barroso à Goldman Sachs : condamnation unanime de la classe politique française

La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a annoncé vendredi avoir engagé l'ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso comme conseiller, une décision qui a beaucoup choqué à l'heure où l'Europe est critiquée de toute part.

«José Manuel va apporter une analyse et une expérience immense à Goldman Sachs, et notamment une profonde compréhension de l'Europe. Nous sommes impatients de travailler avec lui alors que nous continuons à aider nos clients à évoluer au sein d'un contexte économique et de marché incertain et délicat», ont déclaré vendredi 8 juillet Michael Sherwood et Richard Gnodde, co-directeurs généraux de Goldman Sachs International, dans un communiqué

Une nomination qui n'est pas sans provoquer la polémique : de nombreux responsables politiques pointent du doigt les relations ambiguës entre l'Union Européenne et le monde de la finance que révélerait cette nomination. 

Pour les écologistes Pascal Durand et Yannick Jadot, cette nomination de José Manuel Barroso est dans la continuité de la politique économique libérale de la Commission lors de sa Présidence . 

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, en profite pour critiquer François Hollande, qui lors de sa campagne en 2012, déclarait : «Mon ennemi, c'est le finance.»

Olivier Besançenot, porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste, rappelle que José Manuel Barroso n'est pas le premier responsable européens lié à Goldman Sachs : l'ancien commissaire européen au Marché intérieur puis à la Concurrence Mario Monti est lui aussi un ancien employé de Goldman Sachs, tout comme l'actuel Président de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi. 

Au gouvernement aussi, cette nomination gêne : pour le Secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur Matthias Fekl, cette nomination représente «la vieille Europe que notre génération va changer».

Nicolas Dupont-Aignan de son côté se fait plus ironique. Le candidat souverainiste de Debout la France souligne l'importance démesurée que représente la banque américaine dans les affaires européennes.

Même discours au Front National : dans un tweet, Marine le Pen fustige une Union Européenne qui ne serait pas «au service des peuples» mais au service «de la grande finance». 

Premier ministre du Portugal de 2002 à 2004, José Manuel Barroso a occupé la présidence de la Commission européenne de 2004 à 2014, période durant laquelle l'Europe et le monde ont été secoués par la grave crise financière de 2008. Désormais, le Portugais occupera les fonctions de président non-exécutif de Goldman Sachs International, branche internationale du groupe américain basée à Londres, et de conseiller de Goldman Sachs.