A l'issue du vote des députés conservateurs, à qui il revient de désigner les candidats au préalable avant celui des militants conservateurs, Theresa May a largement remporté les suffrages, avec 199 voix, tandis qu'Andrea Leadsom n'en a recueilli que 84. En troisième position le ministre de la Justice Michael Glove a été écarté de la course, avec seulement 46 voix.
Theresa May a bâti sa réputation sur la question migratoire sur laquelle elle incarne une ligne dure. La favorite au poste de Premier ministre a promis, au cas où elle serait élue, de traiter la question des trois millions d'Européens résidant au Royaume-Uni. Theresa May a, en revanche, déclaré ne pas vouloir mettre en œuvre l'article 50 du Traité sur l'Union européenne, malgré la pression des dirigeants européens, tel Jean-Claude Juncker, de quitter au plus vite l'UE.
Et sur la question de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, après le résultat du référendum, Theresa May avait asséné :
«le Brexit, ça veut dire le Brexit», dans son discours de candidature au poste de Premier ministre. «Il ne doit y avoir aucune tentative pour rester dans l'Union européenne et il n'est plus question de chercher à équilibrer le budget avant la fin de la législature», avait-t-elle encore déclaré le 30 juin dernier.
Theresa May toujours favorite mais Andrea Leadsom a toutes ses chances
La députée quinquagénaire Andrea Leadsom, quant à elle, a été élue pour la première fois au parlement britannique en 2010. Elle a exercé les fonctions de ministre de l'Energie en 2015 après un poste de secrétaire au Trésor en 2014. Leadsom a fait campagne pour la sortie du Royaume-Uni. Bien que Theresa May soit donnée comme gagnante, Andrea Leadsom a ses chances, selon un sondage YouGov qui la place au coude à coude avec Theresa May.
Theresa May, si elle veut l'emporter, devra sans doute attaquer durement sa rivale, et taper sur ses points faibles : son manque d'expérience au pouvoir et son parcours à la City en tant que tradeuse pour la banque Barclay. Andrea Leadsom a effet pour elle d'être la plus anti-européenne des deux. Et, de surcroit, elle a fait campagne pour le «leave» alors que Theresa May s'est mise en porte-à-faux après avoir soutenu le «remain» par solidarité avec le gouvernement de David Cameron dont elle fait d'ailleurs toujours partie.
La campagne ne fait donc que commencer, alors que les compteurs sont remis à zéro et que les deux femmes finalistes seront finalement départagées par un autre vote, celui des quelque 150 000 militants conservateurs durant l'été.