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Les majeures révélations de Chilcot sur la participation du Royaume-Uni dans la guerre en Irak

La commission d’enquête Chilcot a dressé un bilan sévère des actions de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Au long de 12 volumes, la commission révèle les «fautes» du gouvernement et les «conséquences» dramatiques qui en ont découlées.

L’invasion militaire n’était pas un «recours ultime»

En 2003, le Royaume-Uni a rejoint les Etats-Unis dans leur intention d’entamer une opération militaire antiterroriste nommée «Opération liberté» en Irak, car son leader Saddam Hussein avait renoncé à quitter le pays avec sa famille. Les troupes britanniques sont entrées sur le sol irakien moins de 72 heures après l'autorisation donnée par la Chambre des communes. Pourtant, la commission Chilcot, qui a mené une enquête longue de sept ans, a conclu que «le Royaume-Uni avait décidé de se joindre à l'invasion de l'Irak avant que toutes les alternatives pacifiques pour obtenir le désarmement [du pays] ne soient épuisées».

Les informations sur les armes de destruction massive étaient «mal vérifiées»

Le principal prétexte de l’invasion en Irak était la présence d'armes de destruction massive, que les services de renseignement auraient trouvées. Mais l’enquête a montré que ces rumeurs n’avaient pas été suffisamment vérifiées.

«L'action militaire n'était pas inévitable à l'époque», lit-on dans le rapport.

Le Royaume-Uni aurait sapé l’autorité du Conseil de sécurité de l’ONU

Au début des années 2000, le Conseil de sécurité de l’ONU a précisé à maintes reprises qu’il valait mieux poursuivre une politique de dissuasion de Saddam Hussein au lieu d’envahir le pays militairement.

«En mars 2003, Saddam Hussein ne preprésentait pas une menace imminente. La stratégie de confinement pouvait continuer pour un certain temps», précise-t-on dans le rapport.

Les mesures prises après la mort de Saddam Hussein étaient «inadéquates»

Le gouvernement du Royaume-Uni, ainsi que celui des Etats-Unis et d’autres alliés de l’invasion en Irak, avaient promis de libérer le pays du «terrorisme». Pourtant, après la mort de Saddam Hussein, on a «échoué à prendre en compte l'ampleur de la tâche nécessaire pour stabiliser, administrer et reconstruire l'Irak et les responsabilités qui allaient incomber au Royaume-Uni».

«Malgré les avertissements, les conséquences de l'invasion ont été sous-estimées. La planification et les préparatifs pour un Irak sans Saddam étaient complètement inadéquats», a conclu la commission Chilcot.

Les ressources militaires engagées étaient «faibles» et «inadaptées»

Entre les années 2003 et 2009, plus de 45 000 soldats britanniques ont pris part dans la guerre en Irak. Au moins 179 d’entre eux y sont décédés. Les familles des victimes accusent pendant de longues années l’ancien Premier ministre d’avoir envoyé «179 enfants au massacre». Le comité Chilcot a aussi conclu qu’ils étaient mal préparés et que les efforts déployés par Londres «n'ont jamais été à la hauteur du défi présenté».

«Nous avons estimé que le ministère de la Défense s'était montré lent à répondre à la menace présentée par les engins explosifs improvisés et que les retards enregistrés pour fournir les engins de patrouille blindés adéquats n'auraient pas dû être tolérés», lit-on dans le rapport polémique.