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Un haut responsable militaire burundais affirme avoir démis le président Nkurunziza de ses fonctions

L’ancien chef du renseignement a décidé de destituer le président Pierre Nkurunziza, dont l’annonce de la candidature à un troisième mandat a provoqué d’importantes manifestations. «Une plaisanterie», pour l’équipe du président.

Le major général Godefroid Niyombare, en annonçant à la radio qu’il avait démis le président burundais Pierre Nkurunziza de ses fonctions, se profile comme l’auteur d’un possible coup d’Etat. Ces propos ont en effet immédiatement été qualifiés de «plaisanterie» par le conseiller en communication du président.

Mais à l’heure même où ces propos sont tenus, le Pierre Nkurunziza arrive en Tanzanie pour participer à un sommet de dirigeants africains sur la crise que traversent leurs pays. Reuters affirme en outre que des soldats ont entouré le bâtiment de radiotélévision publique pour empêcher l’entrée d’éventuels manifestants alors que la police fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les manifestants qui s’oppose au troisième mandat que le président actuel à l’intention de requérir le 26 juin devant les Burundais.

Godefroid Niyombare, qui avait été démis de ses fonctions de chef du renseignement burundais par Pierre Nkurunziza en février dernier, a déclaré qu’«étant données l’arrogance et la défiance du président à l’égard de la communauté internationale qui lui avait conseillé de respecter la Constitution et l’accord de paix d’Arusha, le comité pour l’établissement de la concorde nationale a décidé : la destitution du président Nkurunziza et de son gouvernement».

La décision du président de prendre part aux élections présidentielles du 26 juin ont soulevé la colère d’une grande partie du pays car la Constitution burundaise, qui a trouvé ses origines dans les accords d’Arusha de 2006 qui ont permis de mettre fin à la guerre civile qui durait depuis 1993, interdit au président d’exercer plus de deux mandats. Dès l’annonce de cette candidature, les manifestations de protestations se sont multipliées à Bujumbura et dans le reste du pays.

Saisie de cette question, la Cour suprême a tranché dans le sens des partisans du Président Nkurunziza, en invoquant que son premier mandat n’entre pas dans le champ couvert par la Constitution puisqu’il s’agissait de la période de transition et que Nkurunziza n’avait pas été élu à ce poste par la population burundaise.

Selon les chiffres de l’Agence des Nations unies pour les Réfugiés, 21 000 Burundais ont fui le pays au mois d’avril, à destination du Rwanda et de la République démocratique du Congo. Plus de 20 civils auraient été tués depuis le début des manifestations il y a un peu plus de deux semaines. Hier, un homme a reçu une balle dans la tête et péri. Des témoins ont indiqué que cette balle a été tirée par la police.