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Attentat de Dacca : les conditions de sécurité au Bangladesh inquiètent les géants de la mode

La prise d'otage meurtrière survenue dans la capitale du Bangladesh pourrait conduire les groupes étrangers à réduire leur présence et leurs approvisionnements dans le pays. Le Japonais Uniqlo a déjà demandé à ses employés d'éviter de s'y rendre.

La terrorisme islamiste, qui a frappé durement la ville de Dacca dans la nuit du 1er au 2 juillet, est déjà parvenu à réduire, très légèrement, la présence économique étrangère au Bangladesh : le 4 juillet, l'agence AFP a fait savoir que le géant de l'habillement japonais Uniqlo avait demandé à ses employés de ne pas se rendre dans le pays, pour des raisons de sécurité. Son propriétaire, le groupe Fast Retailing, a par ailleurs ordonné à ses dix salariés étrangers travaillant au Bangladesh de rester à leur domicile jusqu'à nouvel ordre.

La réaction du géant nippon n'est guère étonnante : sept Japonais ont trouvé la mort lors de la prise d'otage du 1er juillet revendiquée par l'Etat islamique, qui a eu lieu dans un restaurant de la capitale fréquenté par des étrangers. Treize autres civils ont été tués par les terroristes. 

Cette attaque sanglante n'est pas un cas isolé : au cours des trois dernières années, des vagues de meurtres ciblant les minorités religieuses, les défenseurs de la laïcité mais aussi les étrangers ont causé plus de 50 décès au Bangladesh. A terme, le climat d'insécurité généré par ces attaques pourrait nuire à l'économie du pays, en partie dépendante de ses exportations de vêtements. De nombreux groupes d'habillement étrangers, parmi lesquels Gap, Uniqlo, Zara et H&M s'approvisionnent aujourd'hui dans cet Etat du sous-continent indien. Ils pourraient envisager de se tourner vers une main d'œuvre située en zone plus sûre, redoutant de ne pas pouvoir garantir une sécurité suffisante aux cadres qu'ils dépêchent au Bangladesh.

Autre source d'inquiétude pour les entreprises étrangères : des conditions de travail locales parfois dangereuses viennent s'ajouter à la terreur islamiste. En 2013, l'effondrement d'une usine à Dacca avait causé la mort de 1 000 ouvriers du secteur du textile, suscitant l'émotion et l'indignation de nombreux médias dans le monde.

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