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Taïwan lance par erreur un missile supersonique vers la Chine et tue un capitaine de chalutier

Un bâtiment de guerre taïwanais a tiré par erreur le 1er juillet un missile supersonique «tueur de porte-avions» en direction de la Chine. L'engin s'est abattu sur un chalutier taïwanais. Le capitaine a été tué.

Vient-on de frôler la guerre en Asie ? Alors que la marine taïwanaise procédait ce 1er juillet à un exercice dans une base navale de Tsoying (sud), un incident qui aurait pu avoir des conséquences cataclysmiques est intervenu.

Un bâtiment de 500 tonnes a lancé par erreur un missile supersonique en direction de la Chine. Aux alentours de 8h10 heure locale, un Hsiung-feng III, un missile d’une portée de 300 kilomètres, a volé sur près de 75 000 mètres avant de toucher un bateau de pêche au large de Penghu, archipel contrôlé par Taïwan dans le détroit de Formose.

Connu comme un «tueur de porte-avions», l’engin est d’une puissance dévastatrice. Par chance, le missile n’a fait que traverser le chalutier sans exploser, ni couler le navire. La capitaine a malheureusement été tué et trois membres d’équipage blessés. Le porte-parole du ministère de la Défense Chen Chung-Chi a présenté ses «excuses» et «condoléances» aux familles des victimes.

L’origine de l’erreur inconnue

La marine taïwanaise n’est toujours pas en mesure d’expliquer comment un tel incident a pu se dérouler. Une erreur humaine pourrait en être à l’origine. «Notre enquête initiale a déterminé que cette opération n'a pas été menée conformément à la procédure normale», a déclaré à la presse le vice-amiral Mei Chia-shu.

Le Conseil taïwanais des affaires continentale, organisme chargé de la politique chinoise, s'est refusé à préciser si cet incident avait été signalé officiellement à Pékin.

De possibles conséquences diplomatiques

Il pourrait néanmoins avoir des conséquences. Les relations entre Taïwan et la Chine ne sont pas au beau fixe. Pékin considère l’île comme partie intégrante de son territoire. Et depuis la victoire écrasante de l’indépendantiste Tsai Ing-Wen à la présidentielle taïwanaise de janvier dernier, la communication s’est davantage détériorée. La Chine vient d'annoncer qu’elle était même suspendue. Le nouveau gouvernement insulaire n'ayant pas reconnu le concept d'«une seule Chine», compromis de 1992 qui réserve à chaque partie le droit de l'interpréter comme elle l'entend.

Le ministère de la Défense affirme que pas moins de 1 500 missiles chinois sont pointés en direction de l’île. En 1995 et 1996, les militaires chinois avaient tiré des engins balistiques dans les eaux au large de Taïwan. Les autorités insulaires avaient accusé Pékin de vouloir intimider les électeurs à la veille de leur première présidentielle démocratique.

Taïwan, anciennement nommée Formose, est séparée du continent depuis 1949. Les partisans du Kuomintang s’y étaient réfugiés pour fuir les communistes de Mao Tsé-toung, qui les avaient vaincus.