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Une famille de Gaza va porter plainte contre un fabricant électronique français

La société Exxelia Technologies va être poursuivie en justice pour «complicité de crimes de guerre» et «homicide involontaire» par une famille palestinienne, qui l'accuse d'avoir fourni à Tsahal des composants liés à une frappe meurtrière.

Les Shuheibar - nom de famille des plaignants - auraient retrouvé l'inscription «Eurofarad-Paris-France» sur les débris du missile israélien ayant touché le toit de leur maison à Gaza, le 17 juillet 2014, a rapporté l'ONG ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture). «Eurofarad» n'est autre que l'ancien nom d'Exxelia Technologies, rattaché à Exxelia, grand groupe français existant depuis plus d'un demi-siècle et spécialisé dans la fabrication de matériel électronique.

La frappe en question, réalisée dans le cadre de l'opération militaire israélienne «Bordure protectrice», avait causé la mort de trois enfants appartenant à la famille, âgés de 8, 9 et 10 ans. D'après ACAT, qui soutient l'action des Shuheibar auprès de la justice française, «aucune cible militaire n'était [alors] visée».

Selon l'avocat de la famille Me Joseph Breham, qui s'est exprimé à l'AFP, la question soulevée par cette plainte est de «savoir si la société Exxelia Technologies a mis en place des procédures lui permettant de limiter le risque de vendre du matériel entrant dans la composition d'armes à l'origine de crimes de guerre» -Israël étant soupçonné d'en commettre, selon l'avocat, depuis au moins 2009.

La justice française devra déterminer si le composant trouvé sur le lieu de la frappe (qui peut avoir un usage uniquement civil) «a été vendu directement et en toute connaissance de cause à un fabricant d'armes israélien et si oui, à quelle date», a déclaré Me Joseph Breham. Affaire, donc, à suivre.

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