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Le Royaume-Uni refuse de participer à l’accueil d’urgence de 20 000 migrants méditerranéens

Le Royaume-Uni s’oppose aux mesures d’urgence de l’Union européenne qui prévoient que les pays de l’UE doivent héberger un quota de réfugiés. Ces mesures seraient perçues comme une «déclaration de guerre» par certains Etats européens.

Les plans qui seront révélés par Bruxelles plus tard cette semaine pourraient inclure la proposition de répartir 20 000 réfugiés entre tous les 28 Etats-membres de l’UE.

A Bruxelles, c’est le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker qui joue le rôle moteur en réponse au nombre élevé de tragédies en Méditerranée liées aux migrants africains cherchant à atteindre l’Italie ces derniers mois.

D’après un responsable européen a parlé à l’AFP, «Juncker veut le quota requis de réfugiés, mais cela est perçu, en fait, comme une déclaration de guerre par certains membres de l’UE».

Le projet de proposition qui circule dans les médias italiens cette semaine stipule que «l’UE a besoin d’un système permanent de partage des responsabilités entre les Etats-membres pour gérer les gros afflux de réfugiés et de demandeurs d’asile».

Les plans de Juncker supposent la répatition de 20 000 réfugiés et demandeurs d’asile dans toute l’UE. Les quotas exacts seront calculés conformément à la population de chaque pays en particulier ainsi que par rapport au PIB et au taux de chômage.

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La proposition n’a pas manqué de s’attirer des adversaires parmi les Etats-membres l’UE qui restent souverains dans leur décision de prendre en charge et de régulariser des réfugiés.

«Toute décision doit rester sur une base volontaire», a tenu à rappeler la ministre britannique de l'intérieur Theresa May la semaine dernière.

«Beaucoup paient des groupes de criminalité organisée pour passer la Méditerranée», a-t-elle dit.

«Si nous voulons vraiment éviter que ces gens mettent leurs vies en danger en traversant la Méditerranée, nous devons tout d’abord les empêcher d’entreprendre le voyage», a-t-elle ajouté. 

Les propositions de Juncker devront obtenir l’aval de tous les Etats-membres avant d’être mises en œuvre. La Hongrie, le Royaume-Uni, la Slovaquie et l’Irlande d’ores et déjà fait savoir qu’elles étaient contre.

«C’est une folie de laisser passer des réfugiés dans son propre pays au lieu de protéger ses frontières et puis de dire “Je vais les répartir entre vous autres” », a fulminé le Premier ministre hongrois Viktor Orban vendredi.

«C’est une proposition injuste et indécente. Nous ne pouvons pas la soutenir», a-t-il ajouté.

En Europe, les pays qui acceptent le plus grand nombre de demandeurs d’asile sont actuellement l’Allemagne, la Suède et l’Italie ; tous les trois ont donné leur feu vert à l’application des mesures d’urgence européennes à partir de fin mai.

L’agence de statistique Eurostat a noté une croissance de 44 % des demandes d’asile en 2014 avec un total de 626 000 demandes enregistrées dans toute l’Union dont une sur trois enregistrées en Allemagne.

Le président italien Sergio Mattarella a reproché une attitude «égoïste» aux Etats rejetant le plan humanitaire de Juncker.