«Nous avons besoin d'une solution juridiquement contraignante, qui abordera les nombreux soucis et des éléments de la discussion aux Pays-Bas qui ont précédé le référendum», a déclaré Mark Rutte après un sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles pour discuter des suites à donner au Brexit. Le principal sujet d'inquiétudes des néerlandais au sujet de cet accord concerne le fait que le processus d'adhésion de l'Ukraine et de ses 45 millions d'habitants à l'UE soit ainsi enclenché, contre leur volonté.
«Il se pourrait que nous devions changer le texte, il se pourrait aussi que l'on trouve une solution qui n'implique pas de modifier le texte de l'accord d'association. Je ne sais pas encore», a ajouté le Premier ministre néerlandais, avant de poursuivre : «Nous allons essayer de trouver une solution même si cela sera difficile. Les chances sont faibles que nous y arrivons, mais je pense que nous devons essayer.»
Le vote sur le Brexit a poussé le Premier ministre néerlandais à réagir
Les Pays-Bas sont le seul Etat de l'Union européenne à ne pas avoir ratifié l'accord pour des liens politiques, sécuritaires et commerciaux plus étroits avec Kiev après un référendum en avril dernier. Cet accord fixé au moment du rattachement de la Crimée à la Russie en mars 2014 a été mis en œuvre provisoirement mais un vote favorable de tous les membres de l'UE est nécessaire pour qu'il soit définitif.
Les Pays-Bas organisent des élections législatives en mars 2017. Mark Rutte fait face à une pression croissante de la formation eurosceptique et anti-immigration du Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders. Le vote sur le Brexit a poussé le Premier ministre néerlandais à réagir pour montrer qu'il est à l'écoute des volontés de son peuple.
Des diplomates européens ont proposé de rédiger une déclaration commune aux dirigeants de l'UE qui stipule que l'accord avec l'Ukraine ne comprend nullement un processus d'adhésion à l'union, rapporte Reuters. Le gouvernement néerlandais devrait faire des propositions à l'UE dans ce sens. Un accord est espéré par les diplomates européens d'ici la fin de l'année.
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