«Nous allons présenter une proposition à nos collègues» chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE) afin de donner une «nouvelle impulsion» au projet européen au cours des prochains mois, a déclaré la chancelière allemande à la presse, à Berlin, aux côtés de François Hollande et Matteo Renzi.
Le projet en question reposera sur trois axes : la «sécurité intérieure et extérieure» (thème comprenant la lutte contre le terrorisme, la défense européenne et la surveillance des frontières extérieures de l'Europe), un ensemble de «programmes ambitieux pour la jeunesse» et, bien sûr, des mesures économiques.
Concernant ce dernier point, les trois dirigeants européens ont affirmé vouloir mettre en place une plus grande convergence entre les Etats de l'UE, «y compris dans les domaines social et fiscal», particulièrement sensibles.
Préparée par le trio Allemagne-France-Italie, la proposition de relance de l'intégration européenne sera discutée par l'ensemble des membres de l'UE – moins la Grande-Bretagne – lors d'une rencontre exceptionnelle, mercredi 29 juin.
Brexit : les Etats européens attendent la demande formelle de la Grande-Bretagne
Au sujet du Brexit en lui-même, le chef de l'Etat français a affirmé que «la responsabilité [des dirigeants européens consistait à] ne pas perdre de temps pour traiter la question du départ du Royaume-Uni», avertissant que «rien n'[était] pire que l'incertitude, qui génère des comportements politiques» et des mouvements financiers «irrationnels».
Pour autant, sur le plan pratique, la chancelière allemande a précisé qu'«il n'y aura pas de discussions formelles ou informelles» à ce sujet «tant qu'il n'y aura pas de demande de sortie [britannique] au niveau du Conseil européen» (le sommet des chefs d'Etat ou de gouvernement des 28 Etats membres de l'UE). D'après le règlement européen, en effet, les Etats candidats à une sortie de l'UE doivent demander celle-ci de manière officielle, avant de pouvoir négocier de nouvelles relations avec les Etats membres.
Les Britanniques, eux, ne semblent pas pressés de sortir de l'Union : lors d'une intervention télévisée le 27 juin, le ministre britannique des Finances, George Osborne, a déclaré que le Royaume-Uni ne quitterait l’UE qu’au moment opportun, lorsqu'il aurait «une vision claire des nouveaux arrangements recherchés avec [ses] voisins européens».