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Nouveaux heurts dans le nord de la Macédoine, une ville en état de siège

Plusieurs policiers ont été blessés dans des échauffourées avec un groupe armé dans les faubourgs de Kumanovo durant une opération d'ampleur. Ce pays est en proie à une grave crise, des heurts importants ayant eu lieu ces derniers jours à Skopje.

Les forces spéciales de la police macédonienne sont intervenus samedi dans un quartier de la ville de Kumanovo, située à 40 km au nord de la capitale Skopje contre un «groupe armé» non identifié. Ce groupe armé serait composé de 70 hommes. Tous les accès à la ville ont été bloqués.

La police rentre dans les maisons les unes après les autres, recherchant les terroristes et évacuant les civils.

L’opération policière a commencé à 4h30 (heure locale) après que la police a été informée de mouvements d’un groupe armé dans la région, a expliqué Ivo Kotevski un porte-parole du ministère de l'Intérieur, cité par AFP. Ce dernier a déclaré lors d'une conférence de presse que les combattants étaient des hommes «bien armés et bien entrainés». Il a ajouté que les policiers ont dû faire face à une «résistance violente», les combattants étant munis de snipers, de grenades et d'armes automatiques.

Le Ministère de l’Intérieur macédonien a déclaré que ce groupe d’hommes préparait des attentats sur le sol macédonien, raison pour laquelle une offensive a été lancée dans la matinée.

Le président macédonien Gjorge Ivanov a interrompu son déplacement à Moscou pour rentrer dans son pays suite aux événements de Kumanovo.

Trois policiers ont été grièvement blessés, un quatrième plus légèrement, d’après des sources médicales. Les blessés auraient été transportés vers l’hôpital militaire de Skopje. Selon des rapports non confirmés, il y aurait une quinzaine de blessés parmi les policiers, ainsi que trois morts. 

Des tirs d’armes automatiques puis des détonations de grenades ont été entendus dès le matin de samedi, jusque l’après-midi. Des véhicules blindés se sont rendus sur place, ainsi qu'un hélicoptère au-dessus de la ville. Des fumées épaisses ont été observées en train de monter depuis des batiments du quartier assiégé. Deux écoles auraient été en proie aux flammes.

Les hommes de ce groupe armé feraient partie du KLA (Armée de Libération du Kosovo).

Les civils sont évacués des quartiers concernés par les combats.

En début d’après-midi, le ministre de l’Intérieur serbe Nebojša Stefanović a annoncé que la Serbie allait envoyer des renforts de gendarmerie à la frontière avec la Macédoine. Des véhicules blindés de l’unité antiterroriste ont ensuite quitté Belgrade en direction du Sud du pays. 

Fin avril dernier, un groupe armé d’albanais venus du Kosovo avait brièvement pris le contrôle d’un petit commissariat de police et retenu des otages pendant plusieurs heures, à Gosince, à la frontière Nord de la Macédoine. Leur revendication était la création d’un état albanais sur le territoire macédonien.

L'homme politique de la majorité et ex-ministre des Affaires étrangères Antonio Milošoski, a confirmé que le groupe d'homme ciblé par l'opération policière à Kumanovo est bien le même qui a été responsable de l'incident de Gosince.

Depuis quatre jours consécutifs, des heurts entre policiers et manifestants ont lieu dans la capitale, Skopje, les manifestants réclamant la démission du gouvernement suite à des scandales politiques.

La Macédoine, peuplé en majorité de macédoniens slaves orthodoxes est en proie depuis début 2015 à une profonde crise politique sur fond de crise économique avec un taux de chômage culminant à 28 %.