La première version de l'appel de l'assassin de 49 personnes dans le club LGBT Pulse, à Orlando, le 12 juin dernier était purgée du nom du tireur «Omar Mateen» et de celui du chef de l'Organisation de l'Etat islamique, «Abou Bakr al-Baghdadi».
Au cours de cet appel, Omar Mateen se décrit comme un «soldat islamique» qui a fait allégeance à l'Etat islamique. Dans la première version, toute référence à Daesh ou au chef de l'organisation a été retiré. «Police : Quel est votre nom? Mateen : Mon nom est [omis], je prête allégeance à [omis]», peut-on lire par exemple sur la première retranscription.
Ces omissions ont provoqué l'indignation et la moquerie des utilisateurs sur Twitter. Le président républicain de la Chambre des représentants a appelé le président Barack Obama à publier la retranscription dans sa totalité. «Le président devrait renoncer à la décision de son administration de censurer la transcription de l'appel au 911 du tireur #Orlando», écrit-il dans un post. «Nous savons que le tireur était un extrémiste islamiste radical inspiré par Daesh. Nous savons aussi qu'il a intentionnellement ciblé la communauté LGBT», a ajouté Paul Ryan dans un communiqué.
D'autres internautes s'en sont également donnés à cœur joie, manifestants leur désapprobation face à ce caviardage dont personne n'est dupe.
D'autres utilisateurs ont exprimé leur indignation face à la décision de retirer «Daesh» du texte.
Le ministère de la Justice a publié une déclaration plus tard ce lundi 20 juin pour défendre la transcription. Les fonctionnaires ont déclaré ne pas vouloir heurter les victimes, leurs familles et ne pas perturber l'enquête en cours en citant «les organisations terroristes concernées et en leur donnant ainsi une plate-forme pour étaler leur propagande haineuse», dans un communiqué, rapporte la BBC.
«[Mateen] ne représente pas la religion de l'Islam, mais une version pervertie»
«Malheureusement, les parties inédites de la transcription dans lesquelles sont nommées les organisations terroristes et les dirigeants ont causé une distraction inutile au FBI dans son travail acharné d'enquête sur ce crime odieux», poursuit le texte publié juste avant que la version complète de la retranscription soit rendu publique.
Les autres appels qu'il a passés à la police n'ont pas été communiqués. Omar Mateen a appelé le 911 près de 30 minutes après avoir commencé à tirer. Pendant l'appel, il parlait l'arabe et a salué «Dieu le Miséricordieux». Dans un autre appel téléphonique, il a dit à un négociateur d'appeler l'Amérique à cesser de bombarder la Syrie et l'Irak, la raison pour laquelle il a perpétré l'attaque.
Le meurtrier a également annoncé aux négociateurs qu'il avait un gilet explosif semblable à ceux utilisés par les terroristes «en France», faisant référence aux assaillants de Paris et de Saint-Denis le 13 novembre dernier. «[Mateen] ne représente pas la religion de l'Islam, mais une version pervertie. Une partie du caviardage est destinée à ne pas donner de crédit à des personnes qui ont fait des attaques terroristes dans le passé. On ne veut pas propager leur rhétorique violente», a tenu à affirmer Ron Hopper, l'agent spécial adjoint du FBI en charge de l'enquête.
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