Malgré des mesures d'austérité mises en place cette année, le Qatar devrait connaître un déficit budgétaire de 7,8% du PIB en 2016, a annoncé le ministre de la Planification du développement et des Statistiques, samedi 18 juin.
Pour pallier à ce problème, le gouvernement qatari entend créer, en 2018, une taxe sur la valeur ajoutée d'un montant de 5% - une première dans le pays. À celle-ci devraient s'ajouter des taxes supplémentaires sur des produits ciblés, telle que la cigarette. Au total, le gouvernement s'attend à une augmentation des prix à la consommation comprise entre 2,7% et 3,4% entre 2016 et 2018.
Les difficultés budgétaires rencontrées par le Qatar s'expliquent, notamment, par la faiblesse des prix du pétrole ces deux dernières années. Si l'Arabie saoudite, le Qatar, la Russie et le Venezuela se sont entendus pour geler la production du pétrole en février 2016, le prix du baril a connu de fortes baisses en 2014 et 2015.
Le déficit budgétaire qatari est également dû aux importantes dépenses publiques engagées dans le cadre de l'accueil de la Coupe du monde de football 2022 : de nombreux chantiers d'envergure ont été lancés, tels que la construction d'un port et d'un métro, ainsi que la rénovation de bâtiments dans la capitale, Doha.
Déjà controversée en raison des conditions de travail des ouvriers étrangers qualifiées «d’esclavage» par certains médias et ONG internationaux, l'organisation du mondial de football pourrait coûter, au total, plus de 200 milliards de dollars (la facture initialement prévue).