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De Gdansk à Dachau, l’Europe en fête 70 ans après la victoire de 1945

L’Europe a marqué le 70e anniversaire de la défaite de l’Allemagne nazie dans la Seconde Guerre mondiale avec des événements commémoratifs à travers le continent.

Les cérémonies ont débuté dans la ville portuaire polonaise de Gdansk, connue comme Dantzig en Allemagne, où les premiers tirs du conflit le plus mortel de l’histoire ont retenti le 1er septembre 1939.

Le ciel au-dessus de la mer Baltique a été éclairé par des feux d’artifice tirés de 21 fusils dans la péninsule de Westerplatte à Gdansk jeudi soir.

La Pologne a initialement organisé l’événement comme une alternative pour les dirigeants occidentaux qui ont décidé de boycotter la parade du Jour de la Victoire à Moscou à cause du différend avec la Russie sur le conflit en Ukraine.

Cependant, la plupart de dirigeants européens ont choisi d’assister aux événements commémoratifs dans leurs propres pays.

La cérémonie de Gdansk s'est distinguée par la présence du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, du président du Conseil européen Donald Tusk, du président ukrainien Petro Porochenko et de plusieurs dirigeants d'Europe de l’Est, y compris les leaders lituanien, bulgare, estonien et roumain.

Le chef de l’ONU a loué «l’effort collectif» et le courage qui ont mené au triomphe final sur le fléau nazi.

«Les années longues et terribles de la Seconde Guerre mondiale ont été une période d’atrocités épouvantables, de déchéance de la foi et de l’humanité. La guerre a eu des conséquences catastrophiques sur beaucoup de pays, y compris tous ceux qui sont représentés ici et, particulièrement sur leur jeunesse», a-t-il été cité par le site de l’ONU.

A Paris, le président français François Hollande et le Secrétaire d’Etat américain John Kerry ont déposé des couronnes sur la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. 

Selon Hollande, la victoire dans la Seconde Guerre mondiale il y a 70 ans a représenté «la victoire d’un idéal sur l’idéologie totalitaire».

«Nous n'avons pas vécu la guerre, nous la regardons comme une réalité lointaine, parfois abstraite, alors même qu'elle est là pas si loin de nous, en Ukraine, au Moyen-Orient… Il y a aussi un terrorisme qui peut nous frapper, un racisme, un antisémitisme. Il y a encore des causes qui doivent nous animer», a dit le président français.

Au Royaume-Uni, 200 signaux lumineux ont été allumés à travers le pays en mémoire des 55 millions de vies qui ont été perdues pendant la guerre. 

Plus tôt dans la journée, un moment de silence de deux minutes a été observé. David Cameron, fraîchement réélu à son poste de Premier ministre britannique,  ainsi que le prince Andrew, duc de York, ont déposé des fleurs au Cénotaphe du Whitehall à Londres.

En Allemagne, le 8 mai n’est pas un jour férié. Les députés de Bundestag, néanmoins, se sont réunis vendredi pour observer collectivement les solennités de rigueur en ce jour.

A Dachau, on a prié lors d'une grande messe pour toutes les vies aspirées par le système des camps de la mort. 32 000 personnes ont été éliminées dans ce seul camp selon les données officielles, des milliers d'autres morts n'ont pas été comptés.

L’Ukraine célèbre avec l’Europe, pas avec la Russie

Pour la première fois depuis 70 ans, l’Ukraine a célébré la victoire sur l'Allemagne nazie le 8 mai, le même jour qu’en Europe, mais un jour avant la Russie.

Le nouveau jour férié est intitulé «Jour de Commémoration et de Réconciliation» et présenté par le gouvernement actuel comme une nouvelle page dans l'histoire d'un pays en rupture avec son passé soviétique.

«Le 8 mai, pour la première fois, le peuple ukrainien s’unira à la tradition européenne consistant à honorer les victimes de la Seconde Guerre mondiale. Le jour d’après, sous prétexte de Grande Victoire, l’armée de l’agresseur exposera sa puissance militaire militaire à la face du monde», a déclaré le président ukrainien Petro Porochenko.

Le pays a aussi adopté un coquelicot rouge comme symbole commératif des victimes de la guerre, à l’instar d’un certain nombre de pays européens. 

Le Ruban de Saint-Georges, traditionnellement utilisé comme symbole de la victoire en Union soviétique, a été abandonné au vu de l'utilisation qui en été faite par les forces antigouvernementales en lutte contre le gouvernement de Kiev dans l’Est de l’Ukraine.

La Russie a démenti à plusieurs reprises les accusations non prouvées de Kiev et des Etats occidentaux concernant un soutien militaire de Moscou et une présence de l’armée russe aux côtés des insurgés du Donbass.

Il y a 70 ans jour pour jour, à la date du 8 mai 1945, l’Allemagne nazie signait une capitulation inconditionnelle, mettant fin à la phase européenne du conflit mondial. Etant donné le décalage horaire, la grande guerre patriotique s'est terminée le 9 mai pour l'Union soviétique. Il est cependant à noter que les hostilités mondiales ne se sont pas arrêtées là, continuant trois mois de plus jusqu’à la capitulation du Japon en septembre 1945.