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Des scientifiques américains auraient trouvé un algorithme de prévention des attentats terroristes

Un groupe de physiciens américains de l’Université de Miami déclarent avoir créé un modèle qui pourrait prédire les attaques des organisations djihadistes en analysant les messages et les publications sur les réseaux sociaux.

Physicien à l’Université de Miami, Neil Johnson, et son équipe auraient réussi à établir un algorithme statistique qui identifie «des modèles de comportement» au sein du groupe terroriste Daesh. Si cela s’avère être vrai, les services de renseignement pourront prévenir de nombreuses attaques et sauver des milliers de vies.  

Dans une interview accordée au journal américain Science, Neil Johnson a expliqué que lors de leurs recherches, il s’était appuyé sur une série de données collectées entre 2014 et août 2015 sur les réseaux sociaux car les djihadistes y cherchaient ses nouveaux membres très activement. 

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Pour ses premiers examens, les scientifiques de l’Université de Miami déclarent avoir choisi le réseau social russe, Vkontakte, un équivalent de Facebook en Russie, à cause de sa diversité linguistique et culturelle. Le réseau russe regroupe 350 millions d’utilisateurs dans le monde. De plus, Neil Johnson affirme que l’administration de Vkontakte supprime plus lentement les messages des terroristes que sur Facebook, ce qui simplifie les tests.

Au total, plus de 100 000 membres répartis dans 200 groupes ont été passés au crible. Les scientifiques y ont trouvé des textes de propagande djihadiste et des guides de survie pour faire face à des attaques de drones. Selon le physicien, l’observation de ces petits groupes permet de détecter une éventuelle attaque avec plus de finesse car leur activité sur le réseau social avait tendance à s'intensifier avant un assaut.

Les scientifiques ont, également, appliqué rétroactivement leur algorithme aux données collectées durant les deux dernières années pour essayer de prédire une attaque djihadiste. Et le programme leur a montré avec justesse l’attaque sur Kobané, qui avait surpris les troupes kurdes qui tenaient alors la ville, en septembre 2014.

Mais le modèle statistique dont les services de renseignement rêvaient depuis longtemps, a dû faire face à une vague de critiques. L’auteur du livre sur Daesh Etat islamique, l'Etat de la terreur, J. M. Berger déclare que l’efficacité de cet algorithme est loin d’être assurée lors de la préparation d’un attentat. 

«Pour une attaque terroriste, seuls quelques individus sont impliqués, de façon beaucoup plus discrète», a-t-il expliqué au New York Times.

De plus, J. M. Berger précise que l’observation de ces groupes djihadistes nécessite de les laisser agir librement sur les réseaux sociaux, ce qui signifie que les services de renseignement doivent laisser leur influence s’étendre, facilitant ainsi le recrutement de nouveaux combattants.

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