Vingt-huit milliards d'euros ont été investi dans sept producteurs de bombes à sous-munitions entre juin 2012 et avril 2016, selon un rapport publié par PAX, une organisation néerlandaise de défense des droits de l'homme. 74 des 155 établissements financiers qui ont procédé à ces investissements sont américains, on dénombre égalements 26 entreprises chinoises et 24 sud-coréennes.
Parmi ces sociétés, vingt sont établies dans des pays qui ont ratifié le Traité d'interdiction des armes à sous-munitions. Le Credit Suisse, mis en cause par le rapport pour avoir investi 8 millions d'euros dans une entreprise américaine, a assuré avoir «cessé toute activité d'affaires» avec ces investissements controversé. Aux Etats-Unis, la Bank of America ou encore JP Morgan sont aussi impliquées dans ces pratiques.
«C'est absolument scandaleux que des institutions financières investissent des milliards dans des entreprises qui produisent des armes interdites par le droit international», a affirmé Suzanne Oosterwijk, auteure du rapport.
Pour l'ONG Handicap International, ce «financement peut être assimilé au fait d'encourager, d'aider ou d'inciter» à fabriquer ces armes interdites par la Convention sur les bombes à sous-munitions.
Les bombes ou obus à sous-munitions explosent avant de toucher le sol et répandent de nombreuses petites bombes qui peuvent être assimilées à des mines qui explosent lorsque l'on marche dessus ou qu'on les touche. Nombre de ces engins ont une durée de vie très importante et restent pleinement opérationnels après les conflits, continuant alors à tuer non pas des soldats, mais des civils.
Ces munitions ont été largement utilisées par l'Arabie saoudite au Yémen, mais sont aussi utilisées sur d'autres théâtre d'opérations comme le Soudan, l'Ukraine, la Libye ou la Syrie.
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