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Viols en Centrafrique : le parquet de Paris ouvre à son tour une enquête

Le parquet de Paris ouvre une enquête sur les accusations de viols d’enfants par des soldats français en Centrafrique révélées dans un rapport de l’ONU, alors que des investigations préliminaires ont été menées depuis juillet 2014.

L’information judiciaire est initiée pour «viols sur mineurs de quinze ans par personnes abusant de l’autorité conférée par leurs fonctions» et «complicité». Les magistrats français vont pouvoir interroger de nouveau les victimes et d’éventuels suspects.  

En juillet 2015, des fonctionnaires de l’ONU avaient recueilli les témoignages de quatre victimes viols, âgées de 9 à 13 ans. Les suspects sont 14 soldats français, ainsi que des militaires du Tchad et de Guinée équatoriale. Dans la foulée, les ministères de la Défense et de la Justice en ont été informés et une enquête préliminaire a été ouverte, avec l’envoi de gendarmes à Bangui dès le 1er aout 2014.

Le parquet de Paris indique que la longueur inhabituelle entre l’enquête préliminaire et la nomination d’un juge est due à des refus d’audition opposés par l’ONU, déjà pointée du doigt par des ONG pour ses lenteurs et même accusée de vouloir étouffer l’affaire. 

Le ministre de la Justice centrafricain Aristide Sokambi a déclaré que des poursuites seront engagées par son pays contre les soldats français accusés de ces viols.

Un rapport des Nations unies rendu public par le journal britannique The Guardian le 29 avril accuse des soldats de la force internationale déployée en Centrafrique, dont font partie des Français, d’avoir abusé sexuellement d’enfants affamés en échange de nourriture, dans un camp de réfugiés à Bangui entre décembre 2013 et juin 2014. 

Si les faits sont avérés, les soldats impliqués comparaîtront devant une Cour d’Assise et encourront une peine de 20 ans de réclusion criminelle.

2 000 soldats français ont été déployés en Centrafrique dans le cadre de l’opération Sangaris, sous mandat de l’ONU à partir du 5 décembre 2013. En appui à la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique, les forces françaises avaient pour mission de s’interposer entre la rébellion Séléka et les milices dites anti-Balaka.