Un millier de personnes s’étaient rassemblées mardi soir devant le siège du gouvernement pour demander la démission du Premier ministre Nikola Gruevski et de son gouvernement, qui auraient couvert le meurtre d’un jeune homme de 22 ans en 2011, frappé à mort par des policiers durant les célébrations qui ont suivi les élections. La figure de l’opposition Zoran Zaev venait de rendre public un enregistrement audio où le Premier ministre et des membres du Gouvernement se demandaient comment étouffer l’affaire.
La manifestation, dispersée à coups de gaz lacrymogènes et au canon à eau, a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. Selon le ministère de l’Intérieur, 38 policiers et un manifestant ont été blessés par des jets de projectiles et des coups de barre de fer.
Ces évènements surgissent alors que Zoran Zaev a été inculpé le 1er mai, avec quatre autres personnes, pour mise sur écoute des membres du gouvernement et violences à leur égard.
Interrogé par le parquet, le chef de l’opposition a renvoyé l’accusation, révélant que le pouvoir espionnerait illégalement 20 000 personnes, dont certains membres des autorités religieuses, des hommes politiques et des journalistes. Il accuse de surcroît le Premier ministre d’avoir touché 20 millions d’euros de pots-de-vin d’une société chinoise pour la construction d’autoroutes.
Le parti de Nicolas Gruevski est à la tête de la Macédoine depuis 2006, en coalition avec le principal parti de la communauté albanaise. Le petit pays des Balkans de 2 millions d’habitants, issu de l’ex-Yougoslavie, est candidat depuis 10 ans a l’entrée dans l’Union européenne.