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EN CONTINU : depuis l'assassinat du policier, «la vigilance portée à son niveau maximal»

Deux policiers ont été tués de plusieurs coups de couteau, lundi soir devant leur domicile dans les Yvelines, près de Paris. L'assaillant a été abattu au cours de l'opération du Raid. L'Etat islamique a revendiqué l'attaque.

Mercredi 15 juin

Plusieurs centaines de personnes ont observé mercredi midi à Magnanville une minute de silence et chanté la Marseillaise près de la maison du policier et de sa compagne tués lundi.

Des élus étaient présents, comme Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français.

«Il faut poursuivre ce travail, il faut resserrer les mailles du filet, il faut continuer à donner tous les moyens à la police, à la gendarmerie et aux services de renseignement. Mais nous connaîtrons de nouveau des attaques parce que nous faisons face à une organisation terroriste qui recule en Syrie et en Irak et qui se projette dans nos pays sous des formes différentes», a déclaré le Premier ministre sur France Inter.

La liste de personnalités, de commissariats et d'adresses retrouvée chez le terroriste date en fait de 2006. Elle ne serait pas d'actualité et les noms et fonctions qui y apparaissent seraient «obsolètes», rapporte la chaîne française iTélé. Les adresses correspondent en fait aux commissariats, et non aux domiciles des fonctionnaires.

 

Interrogé sur les ondes de France Inter mercredi, le Premier ministre Manuel Valls a assuré qu’il n’y avait eu ni «négligence» ni «manque de discernement» de la part des services du renseignement et de l’antiterrorisme dans le suivi de Larossi Abballa.

Le président François Hollande participera à une minute de silence au ministère de l'Intérieur à midi, afin de commémorer les victimes. Il a par ailleurs indiqué que l’enfant du couple, âgé de trois ans et demi, retrouvé vivant mais «en état de sidération» serait fait pupille de la Nation (statut généralement réservé aux enfants des victimes de guerre, adoptés par l’Etat).

En savoir plus : Menace terroriste au niveau «maximal» après l’assassinat d’un couple de policiers par un djihadiste

Mardi 14 juin

En accord avec les familles, les autorités ont confirmé sur Facebook l'identité du couple assassiné la nuit dernière. 

François Hollande a déclaré que «la vigilance avait été portée à son niveau maximal» avec «des moyens supplémentaires» après l'assassinat du couple de deux policiers. Le président français n'a cependant pas précisé la nature des moyens supplémentaires qui seront employés.

Le procureur de Paris, François Molins, a déclaré mardi lors d’une conférence de presse qu’ «au cours de ses négociations avec le Raid, le tueur a indiqué être musulman pratiquant, faire le ramadan et il a précisé qu’il avait prêté allégeance trois semaines plus tôt au commandeur des croyants de l’Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi».

«Il a ajouté avoir répondu à un communiqué de cet émir qui demandait, je cite, de "tuer des mécréants, chez eux avec leur famille"», a ajouté le procureur.

Par ailleurs, François Molins, a confirmé qu'une «liste de cibles», mentionnant des personnalités ou des professions, avait été retrouvée par les enquêteurs au domicile du policier et de sa compagne tués lundi soir par Larossi Abballa.

«Un certain nombre d'investigations et de constatations» ont été menées qui ont permis de «saisir à l'intérieur du pavillon une liste de cibles mentionnant des personnalités ou des professions (rappeurs, journalistes, policiers) ou des personnalités publiques», a affirmé le procureur à la presse.

«Trois téléphones, trois couteaux et en particulier un couteau ensanglanté posé sur la table» ont également été saisis, a-t-il ajouté.

Selon iTélé, les policiers auraient retrouvé dans l'ordinateur du tueur une liste de six cibles dont deux personnalités publiques.

Par ailleurs, trois personnes de l'entourage de Larossi Abballa, qui aurait également fait l'objet d'une écoute téléphonique judiciaire, auraient placées en garde à vue.

Les drapeaux du ministère de l'Intérieur seront mis en berne pendant trois jours et une minute de silence sera observée, le 15 juin à 12h, en hommage aux deux policiers tués par un homme se revendiquant du groupe Etat islamique.

Selon les médias français, deux personnes de l'entourage du tueur des deux policiers, mais qui ne sont pas ses parents, auraient été placées en garde à vue.

Selon les informations des médias français, la police n'aurait trouvé ni armes ni explosifs lors des perquisitions menées au domicile de Larossi Abballa.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré qu'il allait autoriser les policiers et les gendarmes à rentrer chez eux accompagnés de leur arme de service, qu'ils doivent normalement laisser au commissariat. 

Bernard Cazeneuve promet que l'enquête sur le meutre des deux policiers dans la soirée du 13 juin doit permettre de «mettre hors d'état de nuire d'éventuels complices», rapporte l'AFP.

«Ce qui nous importe au sein de l'appareil d'Etat (...) c'est que nous puissions faire avancer cette enquête de manière à mettre hors d'état de nuire d'éventuels complices», a-t-il affirmé rappelant que la menace terroriste était «extrêmement élevée».

Le maire de Magnanville, Michel Lebouc, a appelé à la solidarité de la République pour l’enfant du couple de fonctionnaires d’Etat, qui a été le seul rescapé du drame du 13 juin au cours duquel ses deux parents ont été assassinés par un homme se revendiquant du groupe Etat islamique. 

Le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a évoqué «un drame terrible» confirmant qu’il s’agissait d’un «acte terroriste». Il a également rendu hommage aux deux fonctionnaires d’Etat tués à leur domicile par un homme se revendiquant de l’Etat islamique.

«J'aurai une pensée pour tous ceux qui connaissaient ces deux policiers et ce petit enfant retrouvé par le RAID après l'assaut», a déclaré Stéphane Le Foll.

Larossi Abballa, l'homme de 25 ans qui a tué un policier et sa compagne lundi soir près de Paris au domicile des victimes, était impliqué dans une enquête récente sur une filière djihadiste syrienne, rapporte l'AFP citant des sources proches de l'enquête.

Selon un proche de l'enquête, cité par l'AFP, la compagne du policier tué a été découverte morte avec «une plaie au coup». Agée de 36 ans, elle était secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines.

Ce couple a été «lâchement assassiné par un terroriste. (...) C'est un acte incontestablement terroriste», a déploré François Hollande à l'ouverture d'une réunion internationale contre la corruption, ajoutant que «la France est confrontée à une menace terroriste de très grande importance» contre laquelle «des moyens très importants» doivent être «mobilisés».

Des perquisitions ont eu lieu ce matin au domicile des parents du terroriste à Mantes-la-Jolie, selon une source citée par iTélé.

L’Etat islamique a appelé à intensifier les attaques solitaires, c’est-à-dire non commanditées, en période de plein ramadan. Il s’agirait d’une stratégique dite du «troisième djihad», qui viserait à créer un désordre mondial entre les populations.

Nicolas Sarkozy, dans une lettre rédigée suite à l'attentat de Magnanville, a déclaré que dans cette attaque, «c’est la République qui est visée et la Nation entière qui est prise pour cible», ajoutant que «nos démocraties font face à une menace terroriste intérieure et extérieure qui n’a jamais été si élevée».

Selon des sources médiatiques, l'assassin du couple de policier à Magnanville dans les Yvelines était apparu depuis quelques semaines dans l'entourage d'un homme parti vivre en Syrie.

Après la réunion qui s'est tenue ce matin à l'Elysée sur l'assassinat de deux policiers dans les Yvelines, Bernard Cazeneuve a dénoncé un «acte terroriste abject», et a ajouté que «la mobilisation du gouvernement est totale». 

Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs déclaré qu'il se rendrait «immédiatement dans le département des Yvelines pour aller à l'encontre des collègues traumatisés de ces deux policiers». 

Les personnalités politiques françaises s'empressent de présenter leur condoléances ainsi que leur soutien aux familles et aux proches des victimes. A l'unanimité, elles témoignent leur solidarité et dénoncent la «barbarie» terroriste.

Un hommage unanime est également rendu à la police nationale.

Selon David Thomson, journaliste chez RFIet spécialiste des djihadistes français et tunisiens, l'auteur du meurtre des deux policiers aurait posté sur Facebook les photos de ses victimes ainsi qu'un message sonore revendiquant son acte.

Au lendemain du meurtre des deux policiers, la police nationale «se réveille meurtrie», a déclaré le syndicat des commissaires à iTélé.

Le président français, François Hollande, dans un communiqué, condamne «l'odieux assassinat», qu'il a qualifié de «lâche», d'un commandant de police et de sa compagne à Magnanville».

Le maire de Bézier, Robert Ménart, condamne «un laxisme suicidaire de la justice française», dans la mesure où l'assaillant avait été condanmé mais «était libre comme bien d'autres».

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a exprimé sa «grande tristesse» et son soutien aux familles et aux proches du couple.

L'auteur du meurtre des deux policiers faisait également l'objet d'une enquête de la sous-direction antiterroriste. Il avait d'ailleurs été condamné en 2013 à trois ans de prison pour avoir participé aux activités d'une filière djihadiste.

Alors que l'assaillant était connu des services de renseignement pour radicalisation, la présidente du Front national, Marine Le Pen, exprime sa «colère» sur le fait que Larossi Abballa avait déjà été condamné en 2013 pour des actions à des fins «terroristes».

Une réunion s'est tenue ce matin à l'Elysée pour que «toute la lumière (soit) faite» sur «la nature exacte» de «ce drame abominable», a déclaré François Hollande, qui par ailleurs a présenté, dans un communiqué, ses condoléances à la famille du policier et à sa ses proches.

Le Premier ministre, Manuel Valls, dénonce un assassinat «sauvage», et exprime la solidarité de la Nation aux policiers, rappelant qu’il faut refuser la peur et combattre le terrorisme.

La police nationale rend hommage à ses «collègues décédés» et exprime ses condoléances aux familles et aux proches des victimes.

L'homme ayant tué le police et sa femme dans la soirée du 13 juin était connu des services de renseignement pour des faits de radicalisation, ainsi que de vols, de recels et de violence. Il s'appelait Larossi Abballa et était âgé de 25 ans, originaire de Mantes-la-Jolie.

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