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15 ans de pouvoir : RT retrace le chemin présidentiel de Vladimir Poutine

Cela fait 15 ans aujourd’hui que Vladimir Poutine est devenu président de la Russie pour la première fois. RT revient sur ses années de présidence et les repères importants qui ont jalonné son parcours.

Quand l’ancien président russe Boris Eltsine a démissionné le 31 décembre 1999, son Premier ministre Vladimir Poutine a repris les rênes du pouvoir. Héritant d’un pays dans une situation économique désastreuse, il a tout d’abord lutté contre l’anarchie.

Très peu connu à l’époque, Vladimir Poutine dû faire face. La presse occidentale était plutôt optimiste, affirmant qu’il était peut-être l'homme de la situation. 

Mais la première véritable épreuve de Vladimir Poutine fut de mettre un terme au conflit armé qui se déroulait dans la République russe de Tchétchénie, zone terroriste à l’époque. Et tout de suite, il a choqué ses partenaires occidentaux avec une phrase restée célèbre : «Nous pourchasserons les terroristes partout. S'ils sont à l'aéroport, ça sera à l'aéroport. Cela veut dire, veuillez m'excuser, que si on les attrape dans les toilettes, on ira les buter jusque dans les chiottes».

Après une vague d’attentats terroristes à travers la Russie, Vladimir Poutine a commencé la Seconde guerre de Tchétchénie, qui a été suivie de violents combats. Son insistance à ne pas tenir compte des objections formulées par les organisations de défense des droits de l'homme quant aux agissements de l'armée russe dans cette république du Caucase a considérablement nui à son image en Occident. En revanche, sa gestion sans concessions de ce conflit, lui a permis d'obtenir le soutien et le respect de la population russe.

Le président russe a ensuite porté son attention sur les oligarques, tout-puissants en Russie à la fin des années 1990. Il a su s’imposer à eux mais la lutte contre leur influence n’a pas été sans cahots.

Vladimir Poutine s’est également attelé au développement des liens entre la Russie et les pays étrangers. Non sans parvenir à charmer certains de ses interlocuteurs.

«J'ai regardé cet homme dans les yeux. Je l’ai trouvé très honnête et franc. J'ai vu son âme et j'ai aimé ce que j'y ai vu», avait déclaré le président américain George W.Bush au terme d’une rencontre entre les deux hommes en Slovénie.

Mais ce premier mandat aura également connu ses tragédies, dont la plus importante reste le naufrage du sous-marin «Koursk» et de son équipage en août 2000. La mort de ses 118 marins et officiers a provoqué la colère et la frustration d’une partie de la population russe, de même que des interrogations au sein de la communauté internationale, d'autant plus que des vaisseaux occidentaux avaient proposé leur aide pour essayer de secourir le sous-marin en détresse.

Malgré tout cela, entre 2000 et 2004, la Russie a vu son PIB augmenter de manière spectaculaire. A noter que cette période se carctérise également par une hausse des prix du pétrole dont la Russie est l'un des principaux pays exportateurs dans le monde.

Une situation qui a ouvert la voie à la réélection de Vladimir Poutine pour un deuxième mandat présidentiel qui a tragiquement commencé par l’une des tragédies les plus graves de la Russie moderne, le siège de l'école de Beslan. Plus de 1 000 personnes, dont 800 enfants, ont été prises en otages dans une école en Ossétie du Nord le jour de la rentrée scolaire. Près de 200 enfants ont péri dans le siège de cette école qui a duré trois jours.

Les forces de sécurité et le président lui-même ont été accusés à plusieurs reprises de la tournure tragique qu’ont pris ces événements.

D’après la constitution russe, il lui était impossible d’exercer un troisième mandat présidentiel consécutif. Mais en 2008, Poutine a été nommé Premier ministre par le nouveau président, Dmitri Medvedev, l’année-même où la crise financière a frappé la planète, sans épargner bien sûr l’économie russe.

Néanmoins, la Russie a résisté tant bien que mal, la croissance de la classe moyenne s'est poursuivie mais c'est au sein de cette même classe moyenne qu'un sentiment nouveau est apparu: «l’anti-poutinisme».

En 2011, des centaines des Russes sont descendus dans les rues afin de protester contre les fraudes commises lors des élections législatives. Ce qui n'a pas empêché son retour au pouvoir en 2012.

«Je vous ai promis que nous gagnerions. Et nous l’avons fait !», a-t-il déclaré en saluant la foule réunie après la proclamation des résultats.

Vers 2013, la croissance de l’économie russe avait été multipliée par dix depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine alors que le niveau de la dette nationale figurait parmi les plus bas des pays développés. Les retraites et les salaires ont eux aussi connu une croissance considérable depuis l’arrivée de Vladimir Poutine à la tête de la Russie.

La tenue à Sotchi des Jeux olympiques d’hiver en 2014 témoigne de ce rétablissement économique. Malgré toutes les accusations de corruption et les menaces terroristes, la Russie est parvenue à organiser cette fête sans aucun accroc. 

Mais cette ambiance festive n’a pas duré longtemps. Le coup d’Etat surprise qui a eu lieu en Ukraine, fin février 2014, a placé la Russie dans une position difficile au regard de la Crimée, dont plus de 65% des habitants ont des origines russes et qui abrite également la Flotte russe de la mer Noire.

«Nous étions obligés de prendre des mesures pour éviter une évolution similaire à celle qu’a connu l’est de l’Ukraine, avec des chars et des nationalistes radicaux bien armés. Nos militaires ont agi raisonnablement, de manières décisive et avec professionnalisme», a justifié Vladimir Poutine.

Dans les semaines qui ont suivi le coup d’Etat à Kiev, un référendum a pu être organisé rapidement et 96% des habitants de la péninsule ont consenti par la voix des urnes à rejoindre la Russie.

«Il s’agissait de millions de Russes, de millions de nos compatriotes qui avaient besoin de notre aide et notre soutien», a encore souligné le président russe.

Cette action a provoqué la suspension de la participation russe au G8, redevenu G7 depuis, et l’imposition de sanctions sévères à l’encontre de la Russie par les pays occidentaux.