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Cinq fois moins cher ? Un cœur artificiel sibérien défie les implants européens

Des scientifiques sibériens ont créé un cœur artificiel qui, d’après ce qu’ils affirment, sera cinq fois moins cher que ses alternatives occidentales. Des médecins entendent tester les premiers implants sur des animaux cet automne.

Le design du nouveau cœur artificiel, créé par une équipe de cardiologues de l’Institut de recherche sur la circulation pathologique de Novossibirsk, a été dévoilé lors d’un forum médical à Novossibirsk le 9 juin.

Selon les scientifiques, le cœur artificiel a un design différent de celui des autres cœurs disponibles ou qui sont en train d’être développés en Russie et à l’étranger. Le nouveau cœur artificiel sera aussi moins cher.

«Les prix des équivalents européens et russes commencent à 150 000 dollars. Nos cœurs seront moins chers, le prix approximatif est de 2-3 millions de roubles (31 000-47 000 dollars)», a confié le médecin Alexeï Fomitchev de l’institut de Novossibirsk à l’agence TASS.

Par comparaison, le Cœur artificiel total temporaire développé par la société SynCardia basée en Arizona reste la seule option de remplacement de cœur approuvée par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and drugs administration -FDA) aux Etats-Unis. Le cœur de SynCardia pèse 160 grammes et, selon la société, coûte 124 800 dollars.

L’autre cœur artificiel, celui d’AbioCor, développé dans le Massachusetts pèse 1 090 grammes et coûte 250 000 dollars, tandis que son analogue français Carmat pèse 900 grammes et coûte entre 181 000 et 233 000 dollars.

Selon des statistiques, entre 1969 et 2014, 1 413 cœurs artificiels de 13 designs différents ont été implantés sur des patients atteints d'insuffisance cardiaque. La plupart d’entre eux sont plus lourds qu’un cœur humain et ne peuvent pas être implantés sur des bébés.

Selon le scientifique russe Alexeï Fomitchev, la différence principale du «cœur» de Novossibirsk est sa taille : il est plus petit, plus léger et plus facile à implanter. La version russe utilise également une pompe de disque au lieu d’une pompe à palettes. Cette conception réduit les contacts avec le sang du patient et le risque de formation de caillots sanguins.

Actuellement, le cœur artificiel est en phase finale de tests. Les scientifiques entendent l’expérimenter sur des cobayes et peut-être un veau dès l’automne.