International

La dernière ligne droite pour un projet de loi antiterroriste au Canada

Après la France, le Canada doit lui aussi adopter bientôt une nouvelle loi draconienne sur la surveillance. Les Canadiens se sont mobilisés contre le projet de loi controversé C-51 qui sera soumis au vote des parlementaires canadiens mercredi.

Le gouvernement canadien a déposé son projet de loi le 30 janvier. C-51 est soutenu par la majorité des députés, notamment par la formation du premier ministre canadien Stephen Harper et l’opposition libérale. Cependant, nombreux sont ceux qui demandent le retrait du projet de loi, car ils craignent de voir surgir une «surveillance de masse».

Des groupes de défense des droits de l’homme estiment que cette loi draconienne transformera la saine démocratie canadienne en un véritable Etat policier. Un nombre record de plus de 200 000 Canadiens a déjà signé une pétition demandant sa révocation. Des milliers de Canadiens sont en outre sortis manifester dans plus de 70 communes pour protester contre le projet de loi C-51 en mars et avril derniers. La communauté canadienne s’est mobilisée massivement : des centaines de milliers de personnes ont écrit des lettres aux journaux, téléphoné et écrit aux députés canadiens. Un hashtag #VoteAgainstC51 (Votez contre C-51) est même apparu sur les réseaux sociaux.

Pourquoi les Canadiens craignent-ils tellement l’adoption de ce projet de loi C-51. Tout d’abord, il porterait atteinte à la vie privée des citoyens. 14 des 17 agences fédérales recevront des renseignements en vertu de ce projet de loi et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) aura lui aussi accès à ces informations personnelles. En plus, la nouvelle loi étendra considérablement les pouvoirs du SCRS qui pourrait même obtenir un mandat lui permettant de violer la loi et de contrevenir à la Charte des droits des Canadiens. Selon les termes de C-51, de tels mandats seront octroyés lors d’audiences secrètes, sans droit de recours.

Il n’est donc pas surprenant que les Canadiens craignent l’émergence d’une «police secrète» et l’apparition de la «surveillance de masse».