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Paris accueille le monde pour relancer le processus de paix... sans israéliens ni palestiniens

Vendredi 3 juin s’ouvre à Paris une conférence pour un nouveau souffle aux négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Des délégations d’une trentaine de pays seront présentes. Mais pas les principaux intéressés.

L’heure est au pessimisme. Avant même le début de la réunion internationale organisée par la France pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, le ministre des Affaires étrangères de l’Etat hébreu a prévenu : la démarche «échouera».

C’est dans un contexte de relations tendues entre Paris et Israël que prend place cette énième tentative de faire s’asseoir Israéliens et Palestiniens à la table des négociations. Le vote de la France en faveur d’une résolution de l’Unesco visant à sauvegarder le patrimoine palestinien a provoqué l'indignation d’Israël.

L’Etat hébreu n’apprécie traditionnellement guère que des nations étrangères s'immiscent dans cet épineux débat. Il préfère négocier directement avec l’autorité palestinienne.

«Sauf que ces négociations directes cela ne marche pas [...] tout est bloqué», a rétorqué vendredi le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, précisant : «Aujourd'hui, ils ne dialoguent pas, la colonisation se poursuit, la violence se développe, le désespoir s'installe, la propagande de Daesh et d'Al-Qaïda se développe dans tous ces territoires et c'est extrêmement dangereux.»

Sans les principaux intéressés

Ayant en tête que toutes les précédentes initiatives de ce type ont échoué, Paris a décidé de changer de stratégie. La conférence se déroulera sans la présence de représentants israéliens et palestiniens. Elle rassemblera les ministres et délégations d'une trentaine de pays occidentaux, de pays arabes, de l'ONU et de l'UE.

Pour les autorités françaises, le but est de «remobiliser» autour d'un dossier passé au second plan depuis les printemps arabes et l'explosion des conflits régionaux. Il peut sembler curieux d’organiser une telle conférence sans les principaux intéressés. Pour Jean-Marc Ayrault, il s’agit avant tout de «créer un climat de confiance pour que les Israéliens et Palestiniens puissent discuter». «Nous ne voulons pas le faire à leur place, nous voulons les aider», a-t-il souligné.

Le président François Hollande a inauguré en personne la réunion. Il a appelé Israéliens et Palestiniens à prendre en compte les «bouleversements» intervenus dans «l'ensemble de la région». «Le choix courageux de la paix» revenant in fine aux seuls Israéliens et Palestiniens selon le locataire de l’Elysée.

En 2014, les dernières négociations directes, menées sous l'égide américaine, avaient échoué.