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La Libye après Kadhafi est «un genre de gâchis» : Obama regrette d'avoir trop compté sur les alliés

Les Etats-Unis n’auraient pas dû compter sur les autres membres de la coalition contre Kadhafi en 2011, pour s’assurer du développement démocratique de la Libye après l’intervention, a déclaré Barack Obama ajoutant : «Chaque jour je fais une erreur».

«Dans le cadre de la politique étrangère, je l’avais dit, nous avions décidé d’entrer dans le cadre d’une large coalition en Libye pour nous assurer que ce type [Mouammar Kadhafi] qui avait financé le terrorisme au niveau de l’Etat ne se mettrait pas à massacrer son propre peuple», a confié Barack Obama pendant l’émission NewsHour de la chaîne PBS. «Nous avons réussi et sauvé des dizaines de milliers de vies, mais j’ai trop compté sur les autres pays pour stabiliser et soutenir la formation du gouvernement [en Libye] et maintenant c’est un genre de gâchis» a-t-il ajouté.

Ces confessions d’Obama font partie de la réponse qu’il a donnée, lors de cet entretien, quand le journaliste lui a demandé ce qu’il changerait de sa présidence, si le voyage dans le temps était possible. Une occasion pour le président de reconnaître des erreurs.

«Je dois vous dire que chaque jour, vous savez, je fais une erreur. Heureusement, la plupart d’entre elles ne sont pas si grandes. Parfois vous utilisez votre meilleur jugement parce que vous travaillez avec des probabilités. Vous n’avez pas la réponse parfaite. Si quelque chose est facile, cela n’atteint pas mon bureau», a raconté le président américain.

Le soulèvement en Libye a commencé le 17 février 2011 et a abouti au renversement du dirigeant du pays Mouammar Kadhafi. La guerre civile et l’intervention internationale qui a suivi ont fait 25 000 morts et 400 000 déplacés, selon des estimations de l’ONU.

Le pays est partagé de facto entre deux gouvernements rivaux autoproclamés siégeant l'un à Tripoli et l'autre à Tobrouk et le gouvernement d'union nationale qui a été créé en vertu d'un accord signé en décembre 2015 au Maroc et parrainé par l'ONU.

Le désordre qui règne dans une large partie du pays a permis récemment à Daesh ainsi qu’à d’autres groupes terroristes de s’implanter localement dans cette zone riche en pétrole.