Le projet de loi préparé par le gouvernement de Manuel Valls doit être voté le 5 mai. A la veille du vote, ceux qui s’opposent au texte, qu’ils soient citoyen lambda, militant associatif ou homme politique, s’étaient réunis sur l'esplanade des Invalides à Paris. Un groupe de dix organisations a dénoncé la loi renseignement dans un communiqué commun, estimant qu’il s’agit d’une «légalisation de méthodes de renseignement très intrusives» sans «aucune garantie pour les libertés individuelles et la protection de la vie privée».
La présidente de la branche française d’Amnesty International a prévenu que «cette loi permettra au Premier ministre de surveiller les gens sans autorisation d’un juge». «Cela constitue pour nous une grave violation des droits individuels de la personne. L’application de la loi n’est pas encore très claire. Elle ne sera pas seulement utilisée contre le terrorisme, mais concernera également les intérêts diplomatiques, économiques et même peut-être le droit de manifester», a déclaré la présidente d’Amnesty International.
De son côté, le professeur d’informatique Pierre Boudes a déclaré : «Le renseignement influence notre manière de penser. Dès que vous savez que vous êtes sous surveillance, cela vous pousse à réfléchir différemment, on n’est pas libre de raconter des blagues, de penser librement».
Malgré les efforts entrepris par le gouvernement français pour bien distinguer son projet des méthodes de renseignement de masse appliquées aux Etats-Unis, le projet de loi du gouvernement Valls a été dénoncé par les défenseurs de la vie privée et des droits de l’homme, par l'Union des magistrats et même par le barreau de Paris.