Comme en France, le climat social est tendu en Belgique et les conflits sociaux se multiplient. Ce mardi 31, alors que la plupart des services publics étaient en grève, près de 12 000 personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles selon la Confédération des syndicats chrétiens (CSC), principal syndicat du pays. Mais les médias belges évoquent plutôt sur une participation aux alentours de 7 500 personnes.
Depuis plusieurs semaines, les mouvements sociaux se multiplient. Avec la manifestation qui s'est tenue à Bruxelles pour protester contre les mesures de restriction budgétaire, une grève touche l'ensemble du secteur ferroviaire de Wallonie. Les grévistes protestent contre la politique libérale du gouvernement belge, et notamment contre un changement dans le calcul de leurs jours de récupération. La Centrale générale des services publics (CGSP) cheminots a lancé un préavis de grève jusqu'à vendredi, mais les actions sur le rail pourraient durer encore plusieurs semaines «si rien ne change», a indiqué Michel Meyer, président fédéral de la CGSP.
Pendant ce temps, les gardiens de prisons poursuivent eux aussi leur grève dans certaines centres de détention. Ils réclament depuis plus d'un mois des moyens supplémentaires face à la surpopulation des centres pénitentiaires. Confronté à l'enlisement du conflit social, le gouvernement belge a même été contraint de réquisitionner une partie des forces armées dans les prisons pour compenser l'absence des gardiens.
Ces différents mouvements sociaux visent à protester contre la politique libérale du gouvernement de Charles Michel, notamment la future «loi Peeters», du nom de Kris Peeters, ministre de l’emploi. En Belgique, la durée légale du temps de travail hebdomadaire est de 38 heures. Mais la future loi pourrait provoquer de nombreuses modifications de ce cadre, notamment l'introduction du principe de l’«annualisation», c’est-à-dire que le temps de travail ne serait plus calculé à la semaine ou au trimestre, mais sur un an. Ainsi, un salarié pourra travailler jusqu’à 45 heures par semaine pendant six mois, puis 31 heures le semestre suivant, le tout sans heures supplémentaires versées par son entreprise.
Si la grogne sociale se fait de plus en plus pressante pour les différents secteurs de l'économie belge, le Premier ministre libéral Charles Michel reste, lui, de marbre. «Nous allons continuer à prendre des décisions, réformer et agir», a-t-il prévenu le 26 mai.
Amendes et réprimandes pour les grévistes sauvages
Dans ce contexte social agité, la direction de la SCNB (Société nationale des chemins de fer belges) a confirmé que les cheminots partis en grève sans préavis recevront une amende de 12,5 euros et une sévère réprimande sera inscrite dans leur dossier.
La SNCB a aussi sanctionné d'un avertissement une trentaine de ses employés qui avaient organisé une «action tarif zéro» : pour protester, les contrôleurs s'étaient rendus à leur lieu de travail, mais avaient refusé de vérifier les billets.