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Battre «légèrement» sa femme est autorisé, selon le Conseil islamique pakistanais

Le Conseil musulman local a défrayé la chronique en décrétant qu’«un époux devrait être autorisé à battre légèrement sa femme si elle défie son autorité et refuse de s’habiller selon ses désirs».

Dans le projet de loi publié jeudi, le Conseil de l’Idéologie Islamique (CII) du Pakistan a affirmé qu’il était permis de battre une femme en guise de punition.

«Un époux devrait être autorisé à battre légèrement sa femme si elle défie son autorité et refuse de s’habiller selon ses désirs, [si elle] décline la demande d’un rapport [sexuel] sans aucune excuse religieuse ou ne prend pas de bain après le rapport ou ses menstruations», peut-on notamment lire dans la proposition, citée par le journal pakistanais Express-Tribune.

Le texte, qui comprend 163 points, promeut d’autres mesures comme l’interdiction pour les femmes d’apparaître à la télévision ou la permission pour leurs époux de leur interdire de côtoyer d’autres hommes.

Fondé en 1962, le CII est un organe constitutionnel qui conseille le Parlement pakistanais sur la compatibilité des lois avec la charia.

Son nouveau projet de loi se veut être une réponse à la récente adoption, par la province du Pendjab, d’une loi de protection contre la violence faite aux femmes, qui redéfinissait la notion de «violence» en y incluant «tout outrage fait à une femme». Cette vision avait été décrétée «non-islamique» par le Conseil.

Le texte n’est d’ailleurs pas passé inaperçu aux yeux des membres féminins de l’Assemblée du Pendjab. «Nous sommes en train de tenter de rendre coupable les hommes qui battent leur femmes et ils proposent quelque chose à l’exact opposé», a déclaré l’une d’elle, Raheela Khadim, au journal américain The Washington Post.

La Commission pakistanaise des droits de l’Homme a, elle aussi, réagi. Estimant que 70% des femmes pakistanaises ont déjà fait l’objet de violences conjugales, elle a déploré : «il est difficile de comprendre pourquoi quelqu’un (…) penserait qu’un quelconque encouragement ou justification est nécessaire pour inciter à la violence».

Sur l’index de l’inégalité de genres des Nations unies, le Pakistan se classe 147e sur une liste de 188 pays.