«La meilleure manière d’aider Israël à gérer la capacité nucléaire grandissante de l’Iran est d’aider le peuple syrien à renverser le régime de Bachar el-Assad», annonce d’emblée Hillary Clinton dans le document, révélé par l’ONG de Julian Assange, WikiLeaks, sur son site internet.
L’email fait partie de nombreux documents déclassifiés par le Département d’État américain, suite à la découverte du serveur email privé que Clinton utilisait chez elle alors qu’elle occupait, entre 2009 et 2013, le poste de secrétaire d’État de l’administration Obama.
Si l’organisation WikiLeaks date le courriel au 31 décembre 2000, il semble que ce soit une erreur de sa part, à en juger par le contenu du message, dans lequel on peut notamment lire que «la rébellion en Syrie dure maintenant depuis plus d’un an». L’email daterait donc vraisemblablement du 31 décembre 2012, lorsqu’elle était en poste.
Quoi qu’il en soit, l’actuelle candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine y détaille sa stratégie à l’égard de la crise syrienne : «Le programme nucléaire iranien et la guerre civile syrienne peuvent sembler déconnectés, mais ils ne le sont pas. Ce dont les chefs militaires israéliens s’inquiètent – mais dont ils ne peuvent pas parler – est de perdre leur monopole nucléaire».
En effet, poursuit-elle, un Iran disposant de l’arme nucléaire permettrait à «d’autres adversaires [d’Israël], comme l’Arabie Saoudite ou l’Égypte, de se mettre aussi au nucléaire».
Mais surtout, ce qui préoccupe l’ancienne secrétaire d’Etat, c’est un axe Téhéran-Damas-Hezbollah tourné contre Israël. «Le résultat [d’un Iran disposant de l’arme nucléaire] serait un équilibre nucléaire fragile dans lequel Israël ne pourrait pas répondre aux provocations par des frappes militaires conventionnelles en Syrie ou au Liban, telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui. Si l’Iran devient un Etat doté d’armes nucléaires, Téhéran trouvera bien plus simple d’appeler ses alliés en Syrie et le Hezbollah à frapper Israël, sachant que ses armes nucléaires dissuaderont Israël de lui répondre».
Après avoir dressé ce constat, Hillary Clinton conclut en exposant sa solution : «La fin du régime Assad entraînerait la fin de cette alliance dangereuse. Le commandement d’Israël comprend bien pourquoi vaincre Assad est maintenant dans son intérêt (…). Ensuite, Israël et les États-Unis pourraient alors développer une approche commune une fois le programme iranien si dangereux qu’une action militaire devra être garantie».
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