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L'Union européenne se prépare à l'éventualité d'un Brexit

De hauts responsables de l'UE tiennent des discussions à huis-clos cette semaine pour préparer une réponse commune à un possible vote positif au Brexit le 23 juin, vote qui pourrait lancer le processus de sortie de la Grande-Bretagne de l'UE.

Selon des informations exclusives de Reuters, des diplomates allemands et français, ainsi que de plusieurs autres pays membres se seraient réunis le 23 mai pour des discussions menées par Martin Selmayr, chef de cabinet du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. 

Aucun représentant de la deuxième plus importante économie de l'Union, le Grande-Bretagne, n'était présent - comme pour mieux préparer le cas où la campagne du «IN» du premier ministre David Cameron, fermement décidé à rester dans l'Union, devait échouer.

Pour l'instant, la plupart des responsables des pays membres essaient de se faire prudents dans leurs déclarations, par crainte d'alimenter les détracteurs de l'Union et d'influencer le vote, les conséquences politiques et économiques d'un Brexit étant inconnues.

Que faire en cas de Brexit?

Une source affirme que l'objectif de ces discussions n'est pas de préparer les longues négociations nécessaires pour ajuster une nouvelle Union européenne sans partenaire britannique, membre depuis 43 ans, mais plutôt pour coordonner une réponse commune en cas d'un vote approuvant le «OUT» (oui à la sortie de l'Union). Un porte-parole de la commission, Alexander Winterstein a confirmé que l'UE prévoyait de garder intacte sa liste de 28 pays membres : «Nous n'avons pas de Plan B.»

En cas de victoire du «OUT», ils envisagent une forte réaction des marches boursiers. L'indice de la livre sterling a chuté lors d'un sondage indiquant la possibilité d'un Brexit, mais s'est ressaisi pendant les trois mois et demi durant lesquels le «IN» a regagné du terrain.

Si la Grande-Bretagne devait choisir de quitter l'Union, les commissionnaires des 28 membres, dont l'Anglais Jonathan Hill, se réuniraient en urgence le 27 juin. «L'idée serait de tout préparer pour le lundi suivant», a révélé une source de l'UE, pour rédiger une stratégie avant la rencontre des leaders d'Etats prévue pour le mardi à Bruxelles. «Il se dira beaucoup de choses. Il y aura l'expression de regrets, du respect pour l'opinion du peuple britannique, et probablement aussi des mises en garde sur les conséquences pesant sur ceux qui voudraient imiter l'Angleterre. Il sera important de coordonner qui dira quoi et quand, et pour l'UE, de parler à l'unisson». Un internaute a relevé l'importance de cette réponse que doit préparer l'Union européenne.

L'avenir de Cameron lié à celui de l'UE?

Le premier ministre de la Grande-Bretagne, David Cameron, a confirmé qu'il entamerait immédiatement le processus formulé par l'Article 50 du traité de l'Union, sur une victoire du «OUT». Le traité prévoit une période transitoire de deux ans de négociations, après laquelle le pays quitterait l'Union, à moins que tous les membres s'accordent pour donner une extension de ce délai - un scénario improbable pour la plupart des responsables, britanniques comme européens.

David Cameron pourrait choisir personnellement d'entrer dans ce processus, mais plusieurs diplomates questionnent son autorité à activer le processus de l'Article 50 en cas d'une défaite du «IN» .