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Une semaine après le séisme, le Népal en détresse continue à compter ses morts

L’effroyable séisme népalais a fauché plus de 7 000 vies selon les données officielles. La situation humanitaire s’aggrave de jour en jour, les autorités semblent dépassées par les évènements.

Une semaine après le tremblement de terre de magnitude de 7,8 et ses répliques, le Népal est aux abois. Comme informe le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), les populations des campagnes reculées du pays ne reçoivent pas assez d’aide humanitaire faute d’une quantité suffisante d’avion et d’hélicoptères disponibles.

«Sept jours après le début de l’opération humanitaire, un grand nombre de volontaires nationaux et internationaux ont été engagés. Le travail ne s’arrête jamais. On a un besoin urgent en hélicoptères et en avions pour atteindre les populations des régions les plus reculées du pays».

Plus d'un million de Népalais ont désespérément besoin de nourriture, de médicaments, de toiles à bâche et d’instruments de chantier pour réparer leurs logements. Les tentes et les toiles sont la plus grande priorité, selon l’OCHA.

Les Népalais frustrés par l’inefficacité du dispositif d’aide

Malgré les efforts des Nations unies (ONU) et de tous les pays du monde, la cadence générale des livraisons d'aide n’est pas suffisante du point de vue des habitants et du personnel humanitaire.

Certaines organisations non-gouvernementales népalaises estiment que les autorités ne distribuent pas l’argent de l’aide humanitaire de manière équitable. Le gouvernement népalais se préoccupe davantage de «amasser le butin» de l’aide internationale, a confié un employé d’une ONG.

Le personnel humanitaire étranger, selon des témoignages recueillis sur le terrain, est frustré par la bureaucratie dans l’aéroport de Katmandou - où l'aide humanitaire internationale est réceptionnée - et soupçonnent les autorités locales de ralentir la distribution.

Le gouvernement du Népal, vendredi, a exempté les bâches et les toiles de droits de douane. Jamie McGoldrick, coordinateur résident des Nations unies au Népal, a dit que le gouvernement devait également alléger les restrictions douanières de toutes sortes pour faciliter la réception du matériel de premier secours. Enfin, certains observateurs dénoncent une forme de favoritisme statutaire dans la répartition des livraisons.

Les villages oubliés

Dans un grand nombre de régions affectées à quelques heures  de route de la capitale népalaise, les survivants disent n'avoir reçu aucune aide. La désolation dans les campagnes aurait poussé certains villageois à assiéger des voitures transportant des vivres.

Les campagnes situées dans les vallées montagneuses non loin de l’épicentre sont coupées de presque tous les circuits d’aide. Des glissements de terrain bloquent les routes aux secours, laissant les habitants livrés à eux-mêmes. 

Pas d’espoir de trouver des survivants

Dans les montagnes entourant l'épicentre, les secouristes népalais ont retrouvé les corps d’au moins 50 alpinistes, y compris des étrangers, enterrés sous les avalanches enclenchées par les funestes secousses.

Les secours népalais déclarent qu'ils n’ont pas pu atteindre les zones montagneuses plus tôt à cause des pluies incessantes et du brouillard. Les opérations sur les lieux des avalanches se poursuivent, beaucoup de personnes sont encore portées disparues, y compris un certain nombre de Français et de Russes. Les autorités népalaises, comme elles l’annoncent elles-mêmes, n’espèrent pas trouver de survivants en montagne.