Officiant sous un pseudo, L’Artiste Mal Pensant, un jeune suisse étudiant de l'Ecole professionnelle des arts contemporains (EPAC) dans le village de Saxon en Valais, publiait ses dessins sur internet pensant être protégé par son anonymat. Mais, débusqué par le collectif juif Inglorious Basterds Internet – qui se donne pour objectif de dénoncer les antisémites sur internet – dans une vidéo publiée sur YouTube, sa véritable identité a été divulguée, de même qu'un appel aux internautes pour faire supprimer sa page Facebook et interpeller son école. La réponse de cette dernière ne s'est pas fait attendre.
«La direction de l’Ecole professionnelle des arts contemporains a été informée par plusieurs canaux de communication, en particulier les réseaux sociaux, que des travaux personnels de l’un de ses étudiants pourraient être en infraction à la norme pénale contre la discrimination raciale», a fait savoir l'établissement dans lequel l'auteur de ses dessins suit des cours.
Sa directrice, Patricia Abderhalder s'est en outre avouée profondément choquée par les travaux du jeune dessinateur qu’elle a pu examiner ce jour au point qu'elle «se distancie de leur contenu et exprime sa plus claire désapprobation vis-à-vis du message qu’ils véhiculent».
L'un de ses dessins, intitulé La France condamnée à verser 60 millions aux victimes juives américaines de la Shoah, a particulièrement scandalisé la direction de l'établissement.
Dans l’attente de sanctions disciplinaires, l’étudiant a été suspendu. Mais ses dessins pourraient aussi lui valoir d’être traduit en justice, étant donné que la Coordination inter-communautaire contre l’antisémitisme et la diffamation a énoncé sa volonté de porter plainte contre lui dans les jours qui viennent.
«Cet homme affiche un antisémitisme crasse. Il a réussi à se placer dans la pole position des dessinateurs complotistes en Suisse», a déclaré le secrétaire de l’oganisation Johanne Gurfinkel, avant de poursuivre : «Il ne s'agit pas, dans son cas, d'un simple égarement ou d'un dérapage isolé : il se répand depuis trop longtemps sur le net et est devenu la coqueluche des réseaux antisémites. Il devra désormais répondre devant la justice de la haine qu'il propage. Nous serons également aux côtés de l'EPAC, que je rencontre prochainement, pour les aider dans toutes les actions favorisant les actions de promotion du vivre ensemble.»
L’école a en effet déjà affirmé sa volonté de «renforcer la formation sur la thématique du racisme et mieux aborder la problématique de la caricature de propagande».