Le 22 mai s’est achevé le second tour de scrutin des élections présidentielles. Le lendemain, à l’issue du dépouillement des bulletins des 900 000 Autrichiens qui ont voté par correspondance, Alexander Van der Bellen a recueilli 50,2% des suffrages, accédant ainsi au poste de président. La participation, estimée à plus de 70%, était en hausse par rapport au premier tour du 24 avril.
Le président autrichien, élu pour six ans, ne participe pas à la gestion quotidienne du pays mais il dispose de pouvoirs formels étendus, notamment ceux de nommer le chancelier et de dissoudre le Parlement.
Alexander Van der Bellen, 72 ans, est un professeur d‘économie à la retraite, issu d'une famille russo-estonienne. Il a grandi aux confins de l'Autriche et de l'Italie, dans la province frontalière du Tyrol.
La question migratoire a été au centre de la campagne présidentielle autrichienne. Le pays de 8,5 millions d'habitants a accueilli 90 000 demandeurs d'asile, soit l’équivalent de près de 1% de sa population en 2015, dans le cadre de la crise migratoire la plus grave que connaît l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Lors de sa campagne électorale Alexander Van der Bellen a martelé son concept de société «ouverte et multiculturelle».
En ce qui concerne son opposant, le candidat d’extrême droite Norbert Hofer, ce dernier a reconnu sa défaite sur Facebook où il a posté que c’était «un jour triste» et qu’il aurait «servi de président à l’Autriche avec plaisir».
La semaine dernière, il avait déjà averti ses partisans qu’en cas de défaite, il se représenterait dans six ans, lors de la prochaine élection s'il n'était pas élu en 2016. «Ça vaut le coup de ne pas abandonner», avait-t-il lancé à ses supporters.
Pourtant, le secrétaire général du parti d’extrême droit FPÖ a déclaré son intention de saisir la justice s’il trouvait des preuves d’irrégularités dans le dépouillement des votes.