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Election présidentielle autrichienne : le vote par correspondance révélera le nom du vainqueur

Dans un scrutin plus serré que jamais entre Norbert Hofer du FPÖ et l’écologiste Alexander Van der Bellen, c’est le dépouillement des votes par correspondance qui permettra de connaître le vainqueur dans les prochaines heures.

Le 22 mai s'est déroulé le second tour de l’élection présidentielle autrichienne, sur laquelle l'Union européenne avait les yeux rivés. Quelque 6,4 millions d'électeurs étaient appelés à désigner un successeur au social-démocrate Heinz Fischer. Les candidats ont été au coude-à-coude, tant dans les estimations que dans le dépouillement jusque tard dans la nuit.

D'après les dernières estimations, Norbert Hofner aurait plus de 18 000 voix d'avance alors qu'il reste 21 zones sur 117 à dépouiller.

Selon le ministère de l’Intérieur autrichien, le candidat du parti d’extrême droite FPÖ (parti de la Liberté) Norbert Hofer serait pour l’instant  très légèrement en avance sur son rival, avec 51,9% des voix contre 48,1%. «Pour l’instant» car l’issue finale du vote va se jouer dans les prochaines heures, avec le décompte des bulletins de ceux qui ont voté par correspondance. En effet, près de 750 000 autrichiens ont voté par correspondance, et c’est cet électorat qui permettra de déterminer l'issue du scrutin, tant l’écart entre les deux candidats est faible.

L’élection présidentielle autrichienne a révélé une profonde division dans le pays, avec un second tour qui a vu s’affronter deux programmes et deux candidats profondément différents. Alors que les partis traditionnels conservateurs et sociaux-démocrates ont été balayés au premier tour, le FPÖ de Norbert Hofer a axé sa campagne contre «l’immigration incontrôlée» et «l’islamisation de la société autrichienne».

Face au jeune ingénieur de 45 ans du FPÖ, le candidat écologiste Alexander Van der Bellen se démarque avec un style plus austère. Ancien leader des Verts (Die Grünen), professeur d'économie de 72 ans, né d'un père russe et d'une mère estonienne, il n’aura eu de cesse de se poser en alternative crédible à l’extrême droite autrichienne, dans une campagne plutôt centriste voulant rassembler celles et ceux qui rejettent Norbert Hofer. 

Aucun candidat ne s'est risqué à revendiquer la victoire dimanche soir, optant pour un appel au rassemblement des Autrichiens, que ce scrutin a profondément divisés.

Sur la télévision publique, Alexander Van der Bellen a appelé les forces politiques «à travailler ensemble du mieux possible». A ses côtés sur le plateau, Norbert Hofer déclarait quant à lui que :«Le président, quel qu'il soit, devra être le président de tous les Autrichiens».