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Pour Gorbatchev, les Etats-Unis se sont «frotté les mains de joie» après la chute de l’URSS

L’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a exprimé des regrets quant à l’effondrement de l’Union soviétique, qui a, selon lui, suscité l’exultation de Washington. Réjouissance qui aurait mené aux tensions actuelles entre les deux pays.

Rappelant l’attitude américaine lors de la désintégration de l’URSS en 1991, Mikhaïl Gorbatchev a déclaré que Washington était ravi d’avoir vaincu son principal rival géopolitique.

«Sous la table, les Américains se sont frotté les mains de joie», a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal britannique Sunday Times.

«Ils ont pensé qu’ils étaient les chefs du monde. Ils n'étaient pas sincèrement intéressés à l’idée d’aider la Russie à devenir une démocratie forte et stable. Ils considéraient qu’ils l’avaient amputée de territoires. Finalement, ils ont anéanti la confiance que nous avions construite», a-t-il poursuivi.

Dernier président de l’URSS, Mikhail Gorbatchev a précisé qu'il avait toujours voulu la réformer, mais qu’il n'en avait jamais voulu la désintégration.

«Je regrette qu'une grande puissance ayant des possibilités et des ressources immenses ait disparu», a-t-il déclaré. «La majorité des Russes, comme moi, ne veulent pas la restauration de l’URSS, mais ils regrettent qu’elle se soit effondrée», a-t-il conclu.

Concernant la Crimée, Mikhail Gorbatchev a salué sa réunification avec la Russie, reconnaissant le droit des peuples à l’autodétermination, et précisé que, s’il avait été à la place de Vladimir Poutine, dans de telles conditions, il aurait pris la même décision.

«J'ai toujours été pour la libre expression de la volonté du peuple. Et, en Crimée, la majorité de la population s'est prononcée pour la réunification avec la Russie», a-t-il souligné. 

Une telle déclaration a suscité immédiatement une forte critique de la part du gouvernement ukrainien. Le conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, Anton Gueraschenko a annoncé que Kiev fermerait ses frontières à Mikhail Gorbatchev et appellerait l’Union européenne à prendre des mesures.

«Je ne me souviens pas de la dernière fois où Mikhail Gorbatchev était en Ukraine. Il n’a rien à faire ici. Nous nous adresserons à nos partenaires européens, au niveau diplomatique, pour lui interdire de se rendre en Europe et [leur demander] d’arrêter de prêter de l’argent à son fonds, qui entretient la haine entre la Russie et l’Ukraine», a déclaré Anton Gueraschenko le 22 mai à la radio Govorit Moskva.

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