Quand et où ?
Le vol MS804 a quitté mercredi l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle à 23h09 (heure locale) et devait arriver vers 3h, jeudi 19 mai. D’ordinaire, un vol direct prend environ quatre heures.
Après l'entrée de l’avion dans l'espace aérien grec, le contrôleur aérien entré en communication avec le vol aurait indiqué que le pilote de l’avion était de bonne humeur, selon les autorités de l’aviation civile grecque.
Il se trouvait à 37 000 pieds d'altitude quand il a disparu des écrans radars, entre 48 et 64 kilomètres au nord des côtes égyptiennes.
Juste une heure plus tard, l’avion n’a pas répondu aux appels du contrôle du trafic aérien d’Athènes. Peu de temps après, le contact radar a été perdu avec l’avion, à quelque 270 kilomètres de la côte égyptienne.
Les équipes de recherche et de secours ont été déployées quand le MS804 à l'heure d'atterrissage prévue au Caire.
Les derniers mouvements
Dans un communiqué, le ministre grec de la Défense Panos Kammenos a fait savoir que selon les données des contrôleurs aériens du pays, l’appareil a effectué des mouvements erratiques durant les derniers instants précédant la disparition du vol.
L'appareil d'Egyptair a «effectué un virage à 90 degrés à gauche puis 360 degrés à droite en chutant de 37 000 à 15 000 pieds», avant de disparaître des écrans radar, a-t-il indiqué.
Les débris retrouvés
Les navires français et égyptiens ont concentré leurs efforts de recherche dans la zone orientale de la Méditerranée où l'on pense que l'avion s'est abîmé.
Samedi, l’armée égyptienne a publié sur Facebook les premières images des débris de l’avion EgyptAir ainsi que des effets personnels de passagers. Les boîtes noires n’ont pas encore été récupérées mais des sources au sein du renseignement américain ont indiqué à CBS News qu’elles avaient été localisées par leur logiciel.
Des restes humains ont aussi été retrouvés, ont fait savoir les autorités égyptiennes.
Les passagers et l’équipage
Le vol MS804 transportait 66 personnes au total au moment de sa disparition, dont 56 passagers, cinq membres d’équipages, deux pilotes et trois officiers de sécurité égyptiens.
Parmi les passagers figuraient 30 Egyptiens, 15 Français, deux Iraquiens, et un ressortissant de chacun de ces pays : Royaume-Uni, Belgique, Koweït, Arabie Saoudite, Soudan, Tchad, Portugal, Algérie et Canada.
Le pilote, Mohammed Saeed Shakir, âgé de 36 ans, a été jugé par le vice-président de la compagnie aérienne Ahmed Adel comme un «capitane hautement discipliné ayant une "bonne réputation"». Le pilote totalisait plus de 6 000 heures de vol.
Un officier de l’aéroport a trouvé «absurde» l’idée que Mohammed Saeed aurait pu faire tomber l’avion lui-même dans une interview au New York Times.
Pourquoi du personnel de sécurité à bord ?
Les trois agents de sécurité à bord incluaient une personne supplémentaire, en comparaison des deux individus normalement requis sur les vols d’EgyptAir. Un agent stagiaire avait en effet été affecté sur ce vol. Sans armes et vêtus en uniforme discret, leur premier rôle est d’aider l’équipage avec les passagers indisciplinés.
Hors d’Europe, l'équipe de sécurité à bord est aussi responsable pour la tenue des recherches de sécurité sur les équipes de nettoyage intervenant à bord pendant les escales. Cela n’a pas été le cas à Charles de Gaulle où les restrictions européennes les en empêchent.
Inclure des agents de sécurité en vol est une des mesures prises par la compagnie EgyptAir lors des récentes années en réponse à l’agitation politique dans le pays, au côté des recherches supplémentaires dans les appareils et du licenciement du personnel ayant manifesté de la sympathie pour le groupe extrémiste des Frères musulmans.
Parlant au New York Times, le personnel des services égyptiens de sécurité d’EgyptAir a rappelé qu’une inscription «nous abattrons cet avion» a été grattée sur le fuselage de l’avion d’EgyptAir qui a disparu en Méditerranée.
Ces paroles en langue arabe sont apparues, selon la source, il y a deux ans. Supposément ce sont des employés de l’aéroport du Caire, partisans du groupe extrémiste des Frères musulmans, qui les ont écrites. Depuis, l’écriture n’a pas été effacée.
Des d'alertes signalant de la fumée
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a confirmé que l'A320 d'EgyptAir a transmis des messages automatiques entre l’appareil et les contrôleurs aériens indiquant la présence de fumée dans la cabine. Les alertes se sont déclenchées dans deux endroits séparés de l’avion trois minutes avant la perte de contact.
En l’espace de quelques minutes, selon les données générées et transmises automatiquement par l'appareil durant le vol, la fenêtre du cockpit a surchauffé, puis de la fumée a été détectée dans les toilettes et sous la cabine des pilotes.
Qu’est-ce qui s’est passé à bord ?
Dans une interview à BBC, Philip Baum, rédacteur en chef de la sécurité de l'aviation internationale a estimé que la fumée annoncé par Acars montre «qu'il ne s'agissait probablement pas d'un détournement, qu'il n'y a sans doute pas eu de bagarre dans le cockpit, qu'il s'agit vraisemblablement d'un incendie à bord».
Pour Sebastien Barther du BEA, interrogé par AP, bien que les données automatiques apportent a priori la preuve d'un incendie, il ne faut tirer aucune conclusion definitive. «Tout est de la pure conjecture».
La piste terroriste a été immédiatement évoquée dans après le crash. Le ministre de l’aviation civile égyptienne Sherif Fathy a noté au cours d’une conférence de presse jeudi, avant d’avoir pu récupérer les débris, que l’acte terroriste était ce qu’il y avait de «plus probable», en dépit des avertissements demandant de ne pas faire de conclusions hâtives.
L’expert australien en aviation civile Geoffrey Thomas, a confié à RT que le système de sécurité à Charles-de-gaulle était bon, mais pas impénétrable. «Il y a toujours une possibilité que quelque chose ait été passé en fraude à bord», a-t-il expliqué.
Jusqu’à maintenant, aucune organisation n’a revendiqué le crash.