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L'Iran réclamera une compensation aux USA pour «dommages spirituels et matériels»

Le Parlement iranien a voté une demande de compensation - pour l'heure non pécisée - aux Etats-Unis, pour «dommages spirituels et matériels» infligés à la nation iranienne depuis 1953.

Au cours de sa session du mardi 17 mai au matin, le Parlement iranien a cité plusieurs exemples de dommages dont les Etats-Unis sont jugés responsables, tels que l’implication américaine dans le renversement du premier ministre Mossadegh en 1953, le soutien américain à l’Irak dans sa guerre contre l’Iran entre 1980 et 1988, et la destruction de deux plateformes pétrolières à la fin des années 1980.

La demande de compensation a été votée à 174 voix contre 7, selon le journal Teheran Times. Le journal a aussi rapporté les propos du vice-président des Affaires parlementaires, Majid Ansari, affirmant que les cours iraniennes avaient évalué à 50 milliards de dollars (46 milliards d’euros) les dégâts causés par les «actions hostiles» américaines.

Depuis 66 ans, les relations entre les Etats-Unis et l'Iran sont en effet tendues de manière constante.

Les Etats-Unis reconnaissent leur soutien à l’Irak pendant la guerre de 1980-1988, mais évoquent des «représailles» quant à leurs actions contre les plateformes pétrolières. En 1988, alors que la marine américaine escortait des navires koweïtiens dans le Golfe Persique, une mine iranienne avait endommagé et presque coulé le USS Samuel B. Roberts. Le président de l’époque, Ronald Reagan, avait ordonné des représailles contre les plateformes pétrolières iraniennes et leurs navires. Deux plateformes et un navire de guerre iranien avaient été ainsi détruits dans une opération nommée «Mante religieuse.».

Œil pour œil

Cette demande de compensation vient en réponse à une décision de la Cour Suprême des États-Unis, qui a jugé le mois dernier que l’Iran devrait remettre deux milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) aux Américains affectés par des attaques dont l’Iran est accusé d’être responsable.

En 2001, des familles de 241 victimes décédées dans le bombardement d’une base américaine à Beyrouth, au Liban, en 1983, avaient entamé une poursuite judiciaire contre l'Iran auprès de cours américaines. Deux ans plus tard, un juge fédéral américain statuait que le groupe terroriste Hezbollah était responsable du bombardement et avait agi sous ordres du gouvernement iranien. L’Iran avait nié toute participation à cette attaque.

L'initiative du Parlement iranien du mardi 17 mai 2015 a été, elle, saluée sur Twitter.