«Mon père respirait à travers un roseau dans un marais alors que les nazis passaient juste à quelques pas»
Le père de Vladimir Poutine a rejoint un petit groupe de saboteurs du commissariat du peuple aux affaires intérieures de l'Union soviétique (NKVD) dont la mission était de faire exploser des ponts et des chemins de fer près Saint Pétersbourg [Leningrad à l’époque], a confié le président russe au journal Russki Pionnier. 24 des 28 membres du groupe ont péri dans des combats avec les nazis près de Saint-Pétersbourg.
Un jour, des soldats allemands les pourchassaient dans la forêt. Le père de Vladimir Poutine a survécu parce qu’il s’est caché dans les eaux d’un marais pendant quelques heures.
Vladimir Poutine s’est souvenu des explications de son père : «Il a dit que lorsqu’il a plongé dans le marais et qu’il respirait à travers un roseau, il a entendu des soldats allemands qui passaient à quelques pas mais aussi la façon dont les chiens aboyaient».
Son père lui a aussi raconté comment il avait été blessé et était devenu invalide, parce qu’il devait vivre avec des éclats de grenade dans la jambe.
Un jour, le père de Vladimir Poutine et d’autres combattants ont rencontré un soldat allemand alors qu’ils effectuaient une sortie derrière les lignes nazies. «L’homme nous a regardés attentivement. Il a pris une grenade, puis une autre et les a lancées sur nous», a relaté le président russe à propos du récit de son géniteur.
«La vie est une chose simple et cruelle», a conclu l’homme fort de la Russie.
Quand le père de Vladimir Poutine s’est réveillé, il ne pouvait pas marcher et il devait rattraper son groupe qui se trouvait sur l’autre rive de la rivière Neva qui était gelée.
Par le plus grand des hasards, le père du président a rencontré son voisin qui malgré le feu de l’ennemi a réussi à l’emmener à l’hôpital. Des fragments de la grenade sont restés dans sa jambe car les médecins ont préféré de ne pas y toucher pour pouvoir sauver le membre.
«Parmi les corps, mon père a vu ma mère»
Restée seule, la mère de Vladimir Poutine est tombée malade. Les médecins l’ont considérée comme quasi-morte et ont décidé d’aller l’enterrer avec d’autres corps au moment même où le père de Vladimir Poutine rentrait de l’hôpital après sa blessure.
«Quand il est arrivé à la maison, il a vu que les médecins portaient des corps. Et il a reconnu ma mère. Il s’est approché et il lui a semblé qu’elle respirait. «Elle est encore en vie», a-t-il crié aux médecins.
Ils ont insisté, prétextant qu’elle mourrait bientôt mais il a refusé de les entendre. Il les a même frappés avec ses béquilles.
«Il s’est occupé d’elle. Elle a survécu», a écrit le président russe dont les parents sont décédés à la fin des années 1990.