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Kenya : ouverture d'une enquète après des violences policières sur un manifestant

La police kenyane a lancé une enquête interne après la diffusion d'images vidéo montrant des policiers en train de frapper violemment un manifestant à terre, inconscient, en marge d'une manifestation antigouvernementale.

L'opposition kenyane était dans la rue le 16 mai, protestant contre des conditions électorales iniques pour les élections à venir en 2017. La police a tiré des gaz lacrymogènes et frappé des manifestants, alors que certains tentaient de prendre d'assaut les bureaux de la commission électorale à Nairobi.

Des images montrent les forces de l'ordres kenyanes poursuivre un homme vêtu d'un t-shirt vert qui trébuche et s'effondre au sol, avant d'être violemment frappé à coup de matraques et de bottes par les policiers. 

ATTENTION IMAGES VIOLENTES

Un officier de la police a notamment été vu par les journalistes frappant le manifestant avec une telle violence qu'il en a perdu une partie de son équipement de protection. Au bout de quelques secondes, les policiers ont laissé l'homme inconscient et immobile au sol.  

La victime, qui a survécu aux violences, a été identifiée par la suite. Prénommé Boniface Mosoti, il a assuré aux journaliste n'avoir aucun rapport avec la manifestation, sa présence sur les lieux étant due à un entretien d'embauche dans un quartier du centre de Nairobi.

L'inspecteur général de la police kenyane, Joseph Boinnet, a déclaré condamner fermement à la fois la tentative de prise d'assaut de la commission électorale par les manifestants et les violences policères qui y ont répondu, ajoutant qu'une enquête interne avait été ouverte pour déterminer si les policiers mis en cause avaient violé la loi.

Par ailleurs, Boniface Mosoti n'est pas le seul à avoir été victime de violences policières. De nombreuses caméras ont enregistré des images de membres des forces de l'ordre pourchassant des manifestatants et les frappant violemment. 

La commission nationale kenyane sur les droits de l'homme a déclaré avoir, elle aussi, ouvert une enquête, rappelant que l'Etat ne devait utiliser la force qu'en «dernier recours».

L'ambassade américaine à Nairobi et l'organisation Amnesty International ont également condamné ces violences, rappelant que la constitution du Kenya protégeait le droit à la liberté d'expression et de manifester pacifiquement.

«Il s'agit d'un usage brutal et arbitraire de la force par la police, ce qui est illégal en vertu de la constitution kenyane, du droit régional et international», a déclaré Muthoni Wanyeki, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique orientale.

Au Kenya, plusieurs manifestations similaires ont eu lieu au cours des dernières semaines, organisées par des partisans du chef de l'opposition, Raila Odinga, qui a perdu les élections générales en 2013 face à Uhuru Kenyatta. Odinga affirme que la commission électorale n'est pas libre ni équitable, raison pour laquelle il exige la démission de la moitié de son conseil d'administration.