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Dieudonné «s'adapte à la censure» et offre un spectacle virtuel aux Québécois

Après avoir été renvoyé en France par les douanes canadiennes qui refusaient de le laisser entrer au Canada, l'humoriste et polémiste Dieudonné a décide d'offrir à son public du Québec un spectacle en ligne, en direct de Paris.

Dieudonné, refoulé à la douane canadienne la semaine dernière, a finalement été contraint d’annuler la série de 13 spectacles qu'il avait prévu de donner au Québec. Mais aussitôt rentré chez lui, il a préparé une version live de son spectacle ! Ainsi, 740 amateurs de la provocation et du politically incorrect se sont réunis dans une salle de Saint-Léonard, sur l’île de Montréal, pour assister avec délectation et en direct aux sketches de Dieudonné M’Bala M’Bala. Le producteur Gino Ste-Marie se réjouissait de présenter En paix : «Son corps n'a pas pu passer, mais son esprit est ici. C'est une victoire !»

«On a été obligés de s'adapter à la censure, à la dictature, mais on est là. Mon casier est rempli ras la gueule. Mes avocats m'ont dit qu'il allait falloir en ouvrir un deuxième», a déclaré le principal intéressé, alors que la salle principalement remplie de jeunes scandait des «Dieudo! Dieudo!»

«C'est l'avantage de vivre dans une véritable dictature, mais je suis en paix maintenant, même [avec] ces histoires d'immigration», a conclu Dieudonné, sans se départir de son sens de l'humour et de la polémique.

A l'issue de ce spectacle en ligne assez peu politisé, les spectateurs ont chanté à la gloire de la quenelle – geste antisystème pour les uns, antisémite pour les autres – et crié à nouveau le nom du polémiste. «C'était excellent. Les troisièmes degrés étaient là, l'humour sarcastique. J'ai vu tout ce qu'il a fait. Je l'avais aussi déjà vu la dernière fois qu'il était venu à Montréal. C'était excellent à l'époque et c'est encore excellent», s'est réjoui Janico Tremblay, un spectateur.

La foule fut donc comblée par un spectacle dont les autorités canadiennes voulaient les priver, en interceptant son interprète à l’aéroport de Montréal pour le renvoyer en France le lendemain.