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Le parti Britain First est accusé d’inciter à la haine

La controverse autour du parti Britain First [La Grande-Bretagne d'abord], qui se prononce publiquement contre les musulmans, s’intensifie en Grande-Bretagne. Sers partisans effectuent des patrouilles chrétiennes dans la ville de Londres.

Le patrouille chrétienne a pour but d’appeler le peuple à fermer les mosquées et à interdire le tchador. Selon les membres du parti, ils répondent ainsi aux patrouilles musulmanes dans l’est de Londres qui d’après eux « a été occupé par les musulmans ». Même si nombreux sont ceux qui accusent le parti d’être raciste et d’attiser la haine raciale, le correspondant de RT, Harry Fear, a constaté que le nombre de ses partisans ne cesse de s’accroître.

Paul Golding, leader du parti Britain First, affirme que « c’est de la trahison : un quartier de notre capitale habité par le peuple qui a survécu au Blitz est maintenant transformé en une sorte de Pakistan ou d’Arabie Saoudite. Des bandes de musulmans, en particulier, harcelaient les femmes qui n’étaient pas habillées comme ils l’auraient voulu, selon la loi de la charia ».

Les activistes de ces patrouilles chrétiennes distribuent des tracts provocateurs dans les rues appelant à fermer les mosquées et à interdire le voile. Au moment où des affrontements éclatent entre les activistes et les habitants, la police intervient en nombre. Des militants antiracistes accusent l’organisation d’avoir utilisé les attaques parisiennes pour ranimer, ce qu’ils qualifient de base d’activistes mourante, de même que leurs sources de financement.

L’organisation vient de lancer une application mobile critiquée par les antiracistes. Mais ses salariés à plein temps disent que Britain First ne fait que se renforcer. « Je ne l’ai jamais vue aussi forte, en termes de membres, de partisans, de niveau d’activité », a poursuivi Paul Golding.

L’organisation s’est néanmoins retrouvée au cœur d’une controverse lorsque l’un de ses anciens membres assez connu l’a accusée d’incitation à la haine et d’attiser les tensions entre les communautés.

« C’est notre quartier, c’est un quartier musulman, dégagez ! Vous n’êtes pas les bienvenus » répondent souvent les musulmans lorsqu’ils voient arriver une patrouille chrétienne. « Nous sommes ici pour leur dire : Ce n’est pas votre quartier, c’est toujours notre quartier, vous êtes un invité », rétorque Paul Golding.

« En général, la plus grande partie de la communauté, y compris les musulmans qui habitent ici, ne les prend pas au sérieux. Mais, bien sûr, ils sont capables de causer de vrais problèmes », reconnaît Alan Green, prêtre de la Saint John Church dans le quartier de Bethnal Green.

A en juger par l’audience de l’organisation sur les réseaux sociaux, leurs idées ont trouvé des centaines des milliers des partisans : leur page Facebook rassemble autant d’abonnés que celles du parti conservateur, du parti travailliste et des Libéraux-démocrates confondus.

« Je ne pense pas qu’ils soient chrétiens, du tout. Ils ne font que causer des problèmes, ils sont venus d’ailleurs », déplore encore Alan Green.

Offensés pas ces soi-disant « Patrouilles chrétiennes », les organisations chrétiennes les plus importantes ont publié une lettre ouverte où elles ont expliqué qu’elles trouvaient inacceptable la présence de ces activistes dans le quartier.

La question des patrouilles musulmanes qui parcourent le quartier reste, elle aussi, controversée. « Un tout petit groupe a été actif pendant un weekend end au début 2013. Grâce à la réaction rapide de la police et des membres de la communauté, y compris les mosquées locales, ces activistes ont vite été arrêtés et emprisonnés », témoigne Alan Green.

Mais Britain First continue de croître, avec de nouvelles « brigades » qui s’organisent dans le Nord de l’Angleterre, le pays de Galles, l’Irlande du Nord… Ce qui, à coup sûr, ne contribue pas à apaiser les tensions dans les différentes régions du Royaume-Uni.