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Ukraine : la BBC ignore la demande de Kiev de remplacer «guerre civile» par «agression russe»

Des députés ukrainiens ont demandé à la BBC de ne pas utiliser «guerre civile» mais «agression russe» pour décrire le conflit, demande rejetée par la BBC, qui a précisé qu'elle utilisait des termes variés pour couvrir les événements objectivement.

La demande de Kiev a été formulée quelques jours après que la BBC a diffusé, le 3 mai, un documentaire intitulé «Les dossiers du complot : qui a abattu le vol MH17» s’interrogeant sur la cause du crash de l’avion de la compagnie Malaysian Airlines en juillet 2014, en Ukraine.

Dans une lettre adressée à la BBC, vendredi 13 mai, les députés ukrainiens ont ainsi appelé la chaîne anglaise à apporter des modifications dans la manière dont elle couvre les événements dans l’Est de l’Ukraine en excluant la formulation «guerre civile» pour décrire la crise que traverse le pays.

La lettre décrit le terme «guerre civile» comme étant inapproprié, puisque selon les députés, la situation dans l’Est de l’Ukraine n’est rien d’autre qu’une « agression russe». Or, la réponse de la BBC à ce sujet est clair : « l’utilisation de ce terme [«guerre civile»] ne signifie pas que nous prenons le parti de quelqu’un, dans la mesure où nous voulons maintenir une couverture exacte, impartiale et objective du conflit en Ukraine», a déclaré un représentant de la BBC à l’agence d’information TASS.

Le représentant de la chaîne anglaise a ajouté que la BBC utilise «des termes différents pour décrire les événements en Ukraine pour [son] audience», afin que cette dernière puisse se faire sa propre opinion, rappelant que d’autres formulations ont également été utilisées.

Ce n’est pas la première fois que Kiev essaye de faire pression sur des chaînes occidentales couvrant les événements du conflit. En février, les autorités ukrainiennes avaient ainsi demandé à la chaîne française Canal+ de suspendre un documentaire consacré à la crise ukrainienne, sous prétexte que le reportage était une déformation de la réalité. Les autorités françaises avaient cependant ignoré la requête de Kiev.

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